Ma profession de foi
Bonjour, je m’appelle Francis Rozange. Je suis l’âme de ce site. Comme vous le savez, notre marketplace est destinée aux artistes et aux artisans, en particulier ceux qui ne connaissent rien à Internet, ces millions de personnes de par le monde qui produisent d’introuvables chef-d’œuvre que nous mettrons en ligne à leur place le cas échéant, sans qu’il leur soit demandé le moindre abonnement ou annonce tarifée. C’est que même quelques centimes au résultat incertain représente une fortune pour la plupart des habitants de cette planète.
Ce projet ambitieux, profondément humain et éthique est né de la conjonction de plusieurs facteurs. En 2013, lorsque j’ai visité la Thailande avec mon épouse, enceinte de notre premier enfant (Jasper, le plus adorable de tous les enfants de la terre) je me suis rendu compte que rien ou presque de leur immense production n’était disponible en ligne. C’était une vraie surprise : En bon occidental client d’Amazon, je pensais naïvement que toute la planète ou presque était disponible en ligne mais rien n’est plus faux. J’ai alors fait importer quelques petites choses, pour un montant assez modique, moins de mille euros, en passant par un transitaire thaïlandais qui théoriquement s’occupait de tout. La réalité fut un cauchemar, avec des frais de deux mille euros.
Ce triste constat est valable partout. Vous trouverez dans l’échoppe d’une grande ville ou en ligne un service à thé marocain, mais certainement pas un pistolet ou une dague en os de chameau fabriqués par un artisan du cru. Quant à leur demander, perdus au milieu du désert, s’ils ont un site internet sur lequel commander leurs œuvres ? Nul n’oserait, de peur de s’attirer des moqueries et une totale incompréhension.
Le second facteur est bien plus terrifiant, il s’agit d’une statistique : une étude américaine estime que 40% des emplois auront disparu d’ici,trente ans, à tous les échelons de la société : si les ouvriers ont été les premiers touchés par la robotisation, médecins et avocats ne seront pas davantage épargnés par les progrès de l’intelligence artificielle, qui a déjà divisé par cinquante le nombre de traders dans les grandes entreprises.
Cette effrayante évolution nous impose de trouver en amont des solutions pour nos enfants. Leur laisser au moins quelque chose, après avoir quasiment détruit la planète. Nous nous orientons en effet vers une classe d’hyper-riches – déjà 1% de la population possède 82% des richesses- et une classe d’hyper-pauvres. Entre les deux ? plus rien, disparition quasi-totale des classes moyennes et supérieures. Comment éviter ce destin honteux ? en revenant aux fondamentaux, en encourageant ce que l’être humain a d’unique : sa créativité. Revenir au 19e siècle, où l’on commandait une œuvre d’art ou un meuble à un commerçant dans sa ville. Nous pouvons, dans une certaine mesure, retrouver ce paradis perdu grâce à Internet. En offrant en ligne, à l’échelle du monde, une production aussi rare que locale, nous encourageons le travail artisanal qui verra son chiffre d’affaire considérablement augmenter. Ils auront besoin d’apprentis, transmettront un savoir ancestral, créeront des emplois là où les robots ne pourront jamais les remplacer.
Vous trouverez partout sur Internet des articles faussement fabriqués à la main ou pire encore, dans des conditions plus que douteuses. Vous avez peut-être déjà commandé en ligne à un « artisan » un article qu’il fera en réalité fabriquer au Pakistan ou en Chine, parfois même par des enfants, et presque toujours dans des conditions atroces. Nous veillerons à ce qu’ils ne puissent vendre chez nous. Je le dois à mes enfants, et aux vôtres.