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Chapitre 3 : Recherche de mots-clés et analyse de la concurrence

par | Mar 30, 2024 | Livre SEO

3.1. Identifier les mots-clés pertinents

La recherche de mots-clés est une étape fondamentale de toute stratégie SEO. Elle consiste à identifier les termes et expressions que les internautes utilisent pour rechercher des informations, des produits ou des services en lien avec votre activité. En optimisant votre site pour ces mots-clés pertinents, vous augmentez vos chances d’être visible dans les moteurs de recherche et d’attirer un trafic qualifié.

Mais comment trouver les bons mots-clés ? Voici une méthodologie en plusieurs étapes :

  1. Définir sa thématique et ses objectifs

Avant de vous lancer dans la recherche de mots-clés, il est important de bien cadrer votre périmètre d’intervention. Quels sont les sujets et les thèmes que vous souhaitez aborder sur votre site ? Quels types de produits ou de services voulez-vous mettre en avant ? Quels sont vos objectifs en termes de trafic, de notoriété, de leads ou de ventes ?

Répondre à ces questions vous aidera à orienter votre réflexion et à cibler les mots-clés les plus stratégiques pour votre activité. Imaginons par exemple que vous teniez un blog de cuisine. Vos thématiques principales pourraient être les recettes, les ingrédients, les ustensiles, les techniques de préparation, etc. Vos objectifs pourraient être d’augmenter votre trafic organique, de fidéliser votre lectorat et de monétiser votre audience via des partenariats.

Une fois votre cadre défini, vous pouvez passer à l’étape suivante : le brainstorming.

  1. Faire un brainstorming initial

La première source d’inspiration pour trouver des mots-clés pertinents, c’est vous ! En tant qu’expert de votre domaine, vous avez sûrement déjà une bonne intuition des termes que votre cible utilise pour vous chercher. Un simple brainstorming avec un papier et un crayon peut vous permettre de lister rapidement une première série de mots-clés.

Pour vous aider, mettez-vous dans la peau de vos clients ou lecteurs potentiels. Quelles questions se posent-ils ? Quels problèmes cherchent-ils à résoudre ? Quels bénéfices attendent-ils de vos produits ou services ? Notez tous les mots et expressions qui vous viennent à l’esprit, même s’ils vous semblent évidents ou génériques.

Dans notre exemple du blog culinaire, voici quelques idées de mots-clés qui pourraient ressortir de ce brainstorming initial :

  • recettes de cuisine
  • idées de repas
  • ingrédients
  • ustensiles de cuisine
  • techniques de cuisson
  • astuces de chef
  • recettes healthy
  • cuisine rapide

À ce stade, ne cherchez pas à filtrer ou hiérarchiser vos mots-clés. L’objectif est d’être le plus exhaustif possible et de ne rien s’interdire. Vous affinerez votre liste par la suite.

  1. Utiliser des outils de suggestion

Pour enrichir votre brainstorming initial et découvrir de nouvelles pistes, rien de tel que d’utiliser des outils de suggestion automatique. Ces outils s’appuient sur les données réelles des moteurs de recherche pour vous proposer des idées de mots-clés en lien avec votre thématique. Voici quelques-uns des plus populaires :

  • Google Suggest et Google Related Searches : En saisissant un mot-clé de base dans la barre de recherche Google, vous obtiendrez une liste de suggestions qui complètent automatiquement votre requête. Ces suggestions, basées sur les recherches réelles des internautes, sont une excellente source d’inspiration pour trouver de nouveaux mots-clés. N’hésitez pas à cliquer sur les suggestions pour afficher d’autres idées connexes. De même, en bas de chaque page de résultats, Google vous propose une liste de « Recherches associées » qui peuvent vous donner des pistes intéressantes.
  • Answer The Public : Cet outil gratuit vous permet de générer des centaines de suggestions de mots-clés à partir d’un terme de base, en y accolant des préfixes interrogatifs (pourquoi, comment, quand…), comparatifs (meilleur, moins cher…) ou liés à l’intention (acheter, trouver…). Answer the Public présente ses résultats sous forme de diagrammes en roue très visuels, que vous pouvez exporter au format CSV ou PNG. Un excellent moyen de découvrir les questions et préoccupations de votre audience !
  • Keyword Shitter (désolé pour le nom) : Comme son nom l’indique, cet outil vous permet de « déféquer » des milliers de suggestions de mots-clés à partir d’un terme initial. Il suffit de saisir votre mot-clé dans le champ prévu, de choisir la langue et éventuellement d’exclure certains termes, puis de lancer la recherche. Keyword Shitter va alors interroger Google Autocomplete et générer une liste massive d’idées, que vous pourrez filtrer et exporter en CSV.
  • Ubersuggest : Développé par Neil Patel, Ubersuggest est un outil gratuit qui combine plusieurs sources de suggestion (Google Suggest, Google Related Searches, Wikipedia, Amazon…) pour vous proposer des idées de mots-clés. En plus des suggestions, Ubersuggest vous donne des informations utiles sur chaque mot-clé, comme le volume de recherche mensuel, le CPC moyen, le niveau de difficulté SEO… Un bon moyen de repérer rapidement les opportunités !

Avec ces différents outils, vous devriez pouvoir générer des centaines, voire des milliers d’idées de mots-clés en lien avec votre thématique. N’hésitez pas à essayer plusieurs combinaisons de termes pour explorer tous les angles possibles. Veillez aussi à inclure différents types de requêtes : des mots-clés généralistes (ex : « recettes de cuisine »), des mots-clés de longue traîne plus précis (ex : « recettes de gâteau au chocolat sans gluten »), des mots-clés transactionnels (ex : « livre de recettes à acheter »), des mots-clés informationnels (ex : « comment réussir un soufflé »), etc.

Une fois que vous avez une belle liste de mots-clés candidats, il est temps de passer à l’étape suivante : l’analyse du potentiel et de la difficulté de chaque mot-clé.

3.2 Évaluer le potentiel et la difficulté des mots-clés

Tous les mots-clés n’ont pas la même valeur ni le même intérêt pour votre stratégie SEO. Certains ont un fort potentiel de trafic mais sont très concurrentiels, d’autres sont plus faciles à positionner mais ont un volume de recherche limité, d’autres encore sont très spécifiques à votre cible mais peuvent générer des conversions de qualité…

Pour y voir plus clair et prioriser vos mots-clés, vous devez évaluer chacun d’entre eux selon plusieurs critères :

  • Le volume de recherche : c’est le nombre moyen de requêtes mensuelles pour un mot-clé donné. Plus le volume est élevé, plus le mot-clé est populaire et plus il représente un potentiel de trafic important pour votre site. Attention cependant : un volume élevé signifie aussi souvent une forte concurrence. A l’inverse, un faible volume n’est pas forcément rédhibitoire s’il correspond à une intention de recherche très qualifiée pour votre business.
  • La tendance : c’est l’évolution du volume de recherche dans le temps. Certains mots-clés ont une popularité stable tout au long de l’année, d’autres suivent une tendance à la hausse ou à la baisse, d’autres encore sont soumis à une forte saisonnalité. Identifier ces tendances vous permettra d’anticiper les pics et les creux de trafic et d’adapter votre contenu en conséquence.
  • La saisonnalité : c’est la variation cyclique du volume de recherche en fonction des saisons ou des événements récurrents (Noël, soldes, rentrée des classes…). Certains mots-clés ne « fonctionnent » que quelques mois par an, il est donc important d’en tenir compte dans votre stratégie éditoriale et votre planification.
  • La longue traîne : ce sont les mots-clés très spécifiques, composés de plusieurs termes, qui ciblent une intention de recherche précise. Ils ont généralement un faible volume mais un fort taux de conversion car ils répondent exactement au besoin de l’internaute. C’est le cas par exemple de mots-clés comme « recette de brownies vegan sans gluten » ou « comment choisir un robot pâtissier multifonction ». En cumulé, les mots-clés de longue traîne peuvent représenter un trafic conséquent pour un site.
  • La géolocalisation : certains mots-clés ont une dimension locale plus ou moins marquée. C’est le cas par exemple pour des requêtes comme « restaurant japonais Paris 11e », « agence immobilière Lyon » ou « coiffeur à domicile Bordeaux ». Si votre activité a une composante locale, il est essentiel d’inclure et d’optimiser ce type de mots-clés qui expriment une intention géolocalisée.
  • L’intention de recherche : au-delà des variations linguistiques, les mots-clés révèlent surtout ce que cherche l’internaute, où il en est dans son parcours d’achat. On distingue généralement 4 grandes intentions de recherche :
    • Les requêtes informationnelles, quand l’internaute cherche à s’informer, à apprendre quelque chose (ex : « pourquoi le ciel est bleu »). Elles sont souvent formulées sous forme de questions.
    • Les requêtes navigationnelles, quand l’internaute cherche à accéder à un site en particulier, en tapant son nom dans Google (ex : « Youtube »).
    • Les requêtes transactionnelles, quand l’internaute est dans une optique d’achat, de conversion (ex : « acheter un iPhone 12 »). Elles contiennent souvent des termes comme « acheter », « offre », « prix »…
    • Les requêtes commerciales, moins engageantes que les requêtes transactionnelles, qui indiquent un internaute intéressé par un produit mais pas encore prêt à acheter (ex : « avis Tesla Model 3 », « comparatif machines à café Nespresso »).

Bien identifier ces intentions vous permettra d’optimiser vos pages en fonction de l’état d’esprit et des attentes de vos visiteurs. Par exemple, une page ciblant des mots-clés informationnels pourra proposer un contenu pédagogique assez long et détaillé. A l’inverse, une page ciblant des mots-clés transactionnels devra être centrée sur l’offre produit, avec des éléments de réassurance et des call-to-action pour favoriser la conversion.

  • La concurrence : c’est le niveau de difficulté pour se positionner sur un mot-clé donné. Plus la concurrence est forte, plus il sera difficile (mais pas impossible) de figurer dans le top 10 des résultats. A l’inverse, une concurrence faible signifie que le mot-clé est une opportunité à saisir rapidement ! Pour évaluer la concurrence, vous pouvez utiliser des outils comme le Keyword Difficulty de Moz, le Keyword Difficulty d’Ahrefs ou l’analyse de la SERP manuelle (voir plus loin).
  • La SERP (Search Engine Results Page) : c’est la page de résultats affichée par Google pour un mot-clé donné. Analyser la SERP vous donne de précieux indices sur l’intention de recherche et le type de contenu attendu par Google. Vous pourrez notamment identifier le nombre et le type de résultats (naturels, sponsorisés, enrichis…), la place des images, vidéos et autres éléments multimedia, la présence de résultats locaux (Google My Business), de featured snippets, de People Also Ask… Autant de signaux qui vous guideront pour optimiser votre propre contenu.

Pour récupérer toutes ces données, vous pouvez utiliser des outils de planification de mots-clés, comme le Google Keyword Planner, SEMrush, Ahrefs, Moz… Ces outils vous donneront, pour chaque mot-clé, son volume de recherche mensuel (exact et large), son CPC (coût par clic en SEA), son niveau de concurrence (faible, moyen, élevé)… Ils vous permettront aussi de découvrir de nouvelles suggestions de mots-clés et de suivre l’évolution de vos positions dans le temps.

Dans notre exemple du blog culinaire, vous pourriez par exemple obtenir les données suivantes pour quelques mots-clés :

Mot-clé Volume mensuel Difficulté Opportunité
recettes de cuisine 90 500 70 Moyenne
recettes healthy 12 100 50 Forte
recette gâteau au chocolat 40 500 60 Forte
recettes végétariennes 9 900 40 Très forte
ustensiles de cuisine pas chers 1 600 30 Très forte
astuces de grand-mère en cuisine 1 900 20 Très forte

On voit ici clairement que les mots-clés les plus génériques (« recettes de cuisine », « recette gâteau au chocolat ») ont un gros volume de recherche mais sont aussi très concurrentiels. A l’inverse, des mots-clés plus ciblés comme « recettes végétariennes » ou « astuces de grand-mère en cuisine » ont un potentiel intéressant car ils allient un volume correct et une concurrence modérée. Quant aux mots-clés très précis et intentionnels comme « ustensiles de cuisine pas chers », ils ont certes un faible volume mais représentent une très belle opportunité de trafic qualifié.

Bien sûr, ces chiffres ne sont qu’indicatifs et doivent être pris avec du recul. Un fort volume ne signifie pas toujours une forte concurrence, et inversement. De même, un faible volume peut cacher un potentiel commercial important si le mot-clé révèle une intention d’achat claire. Tout est question de contexte et d’objectifs !

L’idée ici est surtout de vous donner une méthodologie et des outils pour analyser le potentiel de chacun de vos mots-clés. En croisant ces différentes données, vous serez en mesure de constituer un mix de mots-clés équilibré, avec des termes à fort potentiel de trafic (mais plus difficiles à positionner), des termes plus ciblés (donc plus accessibles) et des termes de longue traîne (plus faciles à convertir).

3.3. Analyser la concurrence

L’analyse de la concurrence est une étape clé de toute stratégie SEO. Elle consiste à étudier les sites qui se positionnent déjà sur les mots-clés que vous visez, afin de comprendre leurs forces et leurs faiblesses et d’en tirer des enseignements pour votre propre stratégie. En analysant les sites concurrents, vous pourrez notamment :

  • Identifier les facteurs de leur succès (contenu, maillage, popularité…)
  • Repérer les opportunités et les angles morts sur lesquels vous différencier
  • Définir un niveau d’exigence et un benchmark pour vos propres pages
  • Trouver de nouvelles idées de mots-clés et de contenu
  • Anticiper les difficultés et les obstacles pour certains mots-clés

Pour mener une analyse concurrentielle efficace, vous pouvez procéder en plusieurs étapes :

  1. Identifier ses concurrents directs et indirects

La première chose à faire est de dresser une liste exhaustive de vos concurrents sur les moteurs de recherche. Il y a deux types de concurrents à prendre en compte :

  • Les concurrents directs : ce sont les sites qui proposent des produits ou services similaires aux vôtres et qui ciblent la même audience. Par exemple, pour un blog culinaire, les concurrents directs seraient les autres blogs de cuisine, les sites de recettes, les magazines culinaires en ligne…
  • Les concurrents indirects : ce sont les sites qui ne sont pas directement sur votre créneau mais qui se positionnent sur les mêmes mots-clés que vous. Ils répondent aux mêmes intentions de recherche mais avec un angle ou un contenu différent. Par exemple, pour notre blog culinaire, les concurrents indirects pourraient être les sites de nutrition, les forums de discussion autour de la cuisine, les e-commerçants d’ustensiles et d’ingrédients, les chaînes Youtube de chefs…

Pour identifier tous ces concurrents, vous pouvez tout simplement faire des recherches Google sur vos mots-clés cibles et noter les sites qui ressortent en première page. Vous pouvez aussi utiliser des outils comme SEMrush ou Ahrefs qui vous permettent d’identifier les principaux concurrents organiques d’un domaine donné.

  1. Analyser les concurrents un à un

Une fois votre liste de concurrents établie, vous pouvez passer à l’analyse détaillée de chacun d’entre eux. L’idée est de disséquer leur stratégie de contenu et leur positionnement pour en tirer des insights.

Pour chaque concurrent, vous pouvez notamment regarder :

  • Leur contenu : quels types de pages et de formats proposent-ils (articles de blog, guides, tutoriels, vidéos, infographies…) ? Quelle est la qualité et la profondeur de leur contenu ? A quelle fréquence publient-ils ? Quels angles et quelles thématiques couvrent-ils ? Y a-t-il des manques ou des opportunités de différenciation ?
  • Leur structure de site : comment leur site est-il architecturé ? Combien de niveaux de profondeur, combien de pages par catégorie ? Les URL sont-elles optimisées ? Le maillage interne est-il travaillé ?
  • Leurs mots-clés : sur quels mots-clés se positionnent-ils en priorité ? Ont-ils beaucoup de longue traîne, de mots-clés de marque ? Quelle est la répartition entre mots-clés informationnels et transactionnels ?
  • Leur ranking : quelle est leur position moyenne sur leurs mots-clés stratégiques ? Ont-ils de nombreux featured snippets, des positions 0 ? Leur ranking est-il stable ou volatile ?
  • Leur popularité : combien ont-ils de backlinks ? D’où viennent ces liens (presse, partenaires, annuaires…) ? Quelle est l’autorité des sites qui les citent ? Leur profil de liens est-il naturel ou y a-t-il des pratiques de link building agressif ?
  • Leur trafic : combien de visiteurs uniques mensuels ont-ils ? Quel est leur taux de rebond, leur nombre de pages vues, leur temps passé sur le site ? Quelle part d’audience mobile vs desktop ?
  • Leur performance technique : à quelle vitesse leurs pages se chargent-elles ? Sont-ils responsive et mobile friendly ? Ont-ils des erreurs 404, des pages en noindex ? Utilisent-ils le protocole HTTPS ?
  • Leur stratégie sociale : sont-ils actifs sur les réseaux sociaux ? Sur quelles plateformes et à quelle fréquence ? Engagent-ils leur communauté ? Leurs contenus sont-ils partagés et relayés ?

Pour récupérer toutes ces informations, vous pouvez utiliser des outils d’analyse SEO (Screaming Frog, Dareboost…), des outils de tracking des positions (Ranks, MyPoseo…), des outils de backlinks (Majestic, LinkResearchTools…) ou tout simplement les extensions de navigateur SEO (MozBar, SeoQuake…).

Vous pouvez aussi et surtout naviguer manuellement sur les sites concurrents et noter vos observations dans un tableur. C’est plus fastidieux mais cela vous permettra d’avoir une vraie compréhension qualitative de leur stratégie, au-delà des chiffres bruts.

  1. Synthétiser les best practices et les opportunités

Une fois l’analyse individuelle de chaque concurrent réalisée, vous pouvez en faire une synthèse pour dégager les best practices du secteur et les opportunités de différenciation.

Par exemple, vous pouvez vous poser les questions suivantes :

  • Quels sont les codes et les standards du secteur en matière de contenu ? (longueur moyenne des articles, ton, angles, formats…)
  • Quels sont les « incontournables » que tous les concurrents couvrent ? (mots-clés génériques, thématiques de base…)
  • Y a-t-il des manques ou des angles morts dans les contenus existants ?
  • Y a-t-il des pratiques questionnables ou risquées chez certains concurrents ? (duplicate content, liens toxiques…)
  • Quelles sont les meilleures pages de chaque concurrent et pourquoi ?
  • Comment puis-je faire mieux que les concurrents ? (contenu plus exhaustif, plus engageant, mieux illustré…)

Au final, vous devriez pouvoir tirer de cette analyse concurrentielle une sorte de benchmark des meilleures pratiques SEO sur votre secteur. Vous saurez ainsi sur quels aspects vous aligner (car incontournables) et sur quels aspects vous démarquer (car opportunités). Cette vision des forces et faiblesses de vos concurrents vous sera très utile pour bâtir votre propre stratégie SEO et votre plan éditorial.

Bien sûr, l’analyse concurrentielle n’est pas un exercice ponctuel mais continu. Les positions et les contenus des concurrents évoluent en permanence, il faut donc les surveiller régulièrement pour s’adapter et garder une longueur d’avance. Vous pouvez par exemple refaire un audit tous les 3 ou 6 mois, ou bien quand un concurrent fait un gros lancement ou prend une position dominante.

Il peut aussi être judicieux d’élargir votre analyse au-delà de votre 1er cercle de concurrence, en regardant ce qui se fait dans d’autres secteurs ou à l’étranger. S’inspirer des meilleurs, quel que soit leur domaine, est souvent source d’idées et de tactiques innovantes !

3.4. Sélectionner ses mots-clés cibles

Maintenant que vous avez une vision exhaustive de l’univers sémantique de votre thématique, avec les volumes de recherche, la saisonnalité, la concurrence… vous pouvez passer à la sélection de vos mots-clés cibles. L’idée est de choisir la combinaison de mots-clés la plus pertinente et la plus prometteuse pour votre business, en fonction de vos moyens et de vos objectifs.

Pour y parvenir, vous pouvez appliquer les filtres et critères suivants à votre liste initiale de mots-clés :

  1. La cohérence thématique : ne gardez que les mots-clés qui ont un lien direct avec votre activité et votre positionnement. Évitez la dispersion sur des thématiques trop éloignées, même si le volume de recherche est alléchant. La cohérence de votre contenu est un facteur de confiance pour Google.
  2. L’intention : cantonnez-vous aux requêtes qui correspondent à des intentions en phase avec votre tunnel de conversion. Par exemple, si vous vendez des ustensiles de cuisine, évitez les requêtes purement informationnelles comme « histoire des arts de la table ». Concentrez-vous plutôt sur les requêtes révélant une intention d’achat, comme « poêle en inox pas cher » ou « robot pâtissier kitchenaid promo ».
  3. Le volume de recherche : fixez-vous un seuil minimal de volume mensuel, en-deçà duquel le jeu n’en vaut pas la chandelle. Ce seuil dépend de votre secteur d’activité et du potentiel global de votre marché. Pour un commerce de niche, un volume de 50 ou 100 requêtes/mois peut suffire à générer des ventes. Pour un site à forte audience comme un média, on visera plutôt un plancher de 500 ou 1000 recherches/mois.
  4. La longue traîne : sélectionnez de façon équilibrée des mots-clés head (très génériques et concurrentiels) et des mots-clés de longue traîne (plus précis et intentionnels). Les mots-clés head serviront de porte d’entrée vers votre contenu, tandis que les mots-clés de longue traîne favoriseront l’engagement et la conversion. Une bonne pratique est de viser 1 mot-clé head et 3-4 mots-clés de longue traîne par page.
  5. La saisonnalité : si certains de vos mots-clés ont une forte saisonnalité, veillez à les traiter au bon moment, ni trop tôt (car il n’y aura pas encore de recherches) ni trop tard (car la concurrence sera déjà installée). Idéalement, commencez à créer du contenu 2 à 3 mois avant le pic, pour que Google ait le temps de scanner et de positionner vos pages.
  6. Le potentiel : évaluez pour chaque mot-clé son potentiel de gain à court, moyen et long terme. Un mot-clé très concurrentiel avec un fort volume sera plus dur et plus long à positionner, mais apportera beaucoup de trafic sur la durée. A l’inverse, un mot-clé de niche avec peu de concurrence offrira des victoires plus rapides, même si le trafic sera moins élevé. Tâchez de panacher les deux dans votre sélection !
  7. La faisabilité : tenez compte de vos ressources (temps, budget, expertise) pour ne pas viser trop haut trop vite. Il vaut mieux concentrer ses efforts sur quelques mots-clés atteignables dans un premier temps, plutôt que de se disperser sur des centaines de mots-clés trop compétitifs. Priorisez les quick wins à court terme, puis étendez progressivement votre couverture sémantique au fur et à mesure que votre autorité augmente.

En synthèse, une bonne liste de mots-clés cibles doit être :

  • Exhaustive : elle couvre toutes les facettes de votre thématique, sans angle mort
  • Hiérarchisée : elle distingue les mots-clés prioritaires, secondaires et périphériques
  • Équilibrée : elle panache des mots-clés generiques (fort volume) et spécifiques (forte intention)
  • Réaliste : elle tient compte de vos moyens et de votre niveau de concurrence
  • Évolutive : elle n’est jamais figée et s’enrichit en permanence de nouvelles opportunités

À titre d’exemple, voici ce que pourrait donner la liste de mots-clés d’un blog culinaire spécialisé dans les desserts :

Mot-clé Volume Longue traîne Intention Priorité
recette de gâteau 90 500 Non Informationnelle Elevée
recette de gâteau au chocolat 40 500 Non Informationnelle Elevée
recette de cake aux olives 1 900 Oui Informationnelle Moyenne
recette cookies new-yorkais 1 300 Oui Informationnelle Moyenne
meilleure pâte à tarte brisée 600 Oui Informationnelle Faible
ustensiles pour pâtisserie pas cher 300 Oui Transactionnelle Faible

On voit ici un bon équilibre entre :

  • Des mots-clés à très fort volume mais concurrentiels (« recette de gâteau », « recette de gâteau au chocolat ») sur lesquels il faudra se battre mais qui promettent un gros trafic à la clé
  • Des mots-clés de longue traîne plus ciblés (« recette cake aux olives », « recette cookies new-yorkais »), parfaits pour des articles de blog engageants
  • Quelques mots-clés plus nichés (« meilleure pâte à tarte brisée », « ustensiles pour pâtisserie pas cher ») au potentiel de trafic modéré mais très qualifié

Bien sûr, cette liste n’est qu’un exemple simplifié. Dans la réalité, votre sélection de mots-clés sera beaucoup plus fournie et diversifiée. Mais l’idée est bien de construire un mix équilibré, en phase avec votre positionnement éditorial et votre capacité de production.

3.5. Organiser et prioriser ses mots-clés

Une fois votre liste de mots-clés cibles établie, vous devez l’organiser et la prioriser pour en faire votre feuille de route SEO. C’est ce qu’on appelle la structuration sémantique : il s’agit de répartir ses mots-clés par thématique et par intention, puis de les assigner à des pages précises de votre site.

Pour cela, vous pouvez procéder en plusieurs étapes :

  1. Regrouper les mots-clés par thème

La première chose à faire est de segmenter votre liste de mots-clés en grands ensembles thématiques cohérents. Ces ensembles constitueront vos principales catégories de contenu, celles qui structureront la navigation de votre site.

Par exemple, pour un blog culinaire, on pourrait avoir les catégories suivantes :

  • Recettes salées
  • Recettes sucrées
  • Techniques de cuisine
  • Ustensiles et équipement
  • Ingrédients et produits
  • Nutrition et santé

Dans chaque catégorie, on peut ensuite créer des sous-catégories plus précises. Par exemple, dans la catégorie « Recettes sucrées », on pourrait avoir :

  • Gâteaux et cakes
  • Tartes et pâtisseries
  • Biscuits et petits fours
  • Desserts glacés
  • Confitures et conserves

L’objectif est vraiment d’avoir une architecture du contenu la plus logique et intuitive possible pour l’utilisateur, en partant du général vers le particulier. Plus vos catégories seront claires et auto-suffisantes, plus il sera facile pour Google de comprendre la structure de votre site et d’indexer toutes vos pages de façon exhaustive.

  1. Distinguer les mots-clés heads et long-tail

Au sein de chaque catégorie et sous-catégorie, vous allez ensuite distinguer deux types de mots-clés :

  • Les mots-clés « head » (ou « short tail ») : ce sont les requêtes les plus génériques et les plus concurrentielles, composées d’un ou deux mots (exemple : « recette gâteau », « tarte citron »…). Ils présentent un fort volume de recherche mais sont difficiles à positionner. Chaque catégorie doit être structurée autour d’un ou plusieurs mots-clés head, qui agiront comme des « hubs » pour le reste du contenu.
  • Les mots-clés « long-tail » : ce sont les requêtes plus précises et plus qualifiées, composées de 3 mots ou plus (exemple : « recette tarte tatin facile », « moelleux au chocolat sans gluten »…). Ils présentent un volume de recherche plus faible mais une intention plus claire. Chaque sous-catégorie doit cibler une grappe de mots-clés long-tail qui seront traités dans des articles dédiés.

Cette segmentation vous permettra de définir deux niveaux de pages complémentaires :

  • Les pages « piliers » (ou « cornerstone content »), qui ciblent les mots-clés head avec du contenu très complet et linkable. Ce sont les pages les plus stratégiques de votre site, celles qui génèrent le plus de trafic et d’autorité.
  • Les pages « satellites », qui ciblent les mots-clés de longue traîne avec un contenu spécifique et engageant. Ces pages ont vocation à être plus nombreuses et à couvrir tous les angles d’une thématique.

L’idée est ensuite de créer un maillage interne entre vos pages piliers et satellites, pour que l’autorité des premières profite aux secondes et que l’internaute puisse naviguer de façon fluide dans tout votre contenu. C’est ce qu’on appelle la sculpture sémantique.

  1. Répartir les mots-clés par page

Une fois vos catégories définies et vos mots-clés heads et long-tail identifiés, vous pouvez procéder à l’allocation des mots-clés à des pages précises de votre site. Il s’agit de décider quelle page ciblera quel(s) mot(s)-clé(s) de façon prioritaire.

L’idée est d’avoir une correspondance unique : une page = un mot-clé principal et quelques variantes. Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas utiliser le même mot-clé sur plusieurs pages. Mais il faut éviter le cannibalization, c’est-à-dire la situation où plusieurs de vos pages se font concurrence sur les mêmes mots-clés. Google doit pouvoir identifier clairement quelle est LA page la plus pertinente pour chaque requête.

Pour répartir vos mots-clés, vous pouvez vous appuyer sur les bonnes pratiques suivantes :

  • Cibler 1 mot-clé head et 3-4 mots-clés long-tail max par page. Au-delà, la thématique risque d’être trop large et la page trop dense.
  • Choisir les mots-clés les plus pertinents et intentionnels pour chaque page. L’idée est de coller au plus près des attentes de l’internaute, en proposant la meilleure réponse possible à sa requête.
  • Panacher les mots-clés informationnels et transactionnels sur les pages produits. Pour capter un maximum de trafic qualifié, une page produit doit cibler à la fois des mots-clés liés au produit lui-même (nom, marque, catégorie…) et des mots-clés liés à des intentions de recherche connexes (avis, comparatif, guide d’achat, « meilleur »…).
  • Utiliser des modifieurs pour varier les angles sémantiques. En ajoutant des qualificatifs à vos mots-clés (best, top, nouveau, pas cher, de qualité, en ligne…), vous pouvez multiplier les opportunités de ranking avec des variantes plus précises.
  • Segmenter la longue traîne requête par requête. Il est souvent plus efficace de faire une page dédiée pour chaque requête long-tail (même de faible volume) que de vouloir toutes les traiter sur une seule page générique. Cela permet d’avoir un contenu ultra-ciblé, qui répond parfaitement à l’intention de l’internaute.
  • Prévoir de la place pour les mots-clés « bonus ». Gardez de la marge pour traiter des mots-clés non prévus initialement mais détectés au fil de l’eau, via Search Console ou votre veille sectorielle. Votre stratégie sémantique doit rester agile !

Une fois cette répartition faite, vous obtenez votre plan de rédaction SEO, c’est-à-dire la liste des pages à produire et des mots-clés à traiter pour chacune d’entre elles. Vous n’avez plus qu’à vous lancer dans la création de contenu !

En guise d’exemple, voici un extrait de ce que pourrait donner le plan sémantique d’un blog culinaire :

Page URL Mot(s)-clé(s) principal(aux) Mots-clés secondaires
Accueil / blog cuisine, recettes idées recettes, inspiration cuisine…
Catégorie Desserts /recettes/desserts/ desserts, recettes desserts gâteaux, tartes, biscuits, desserts été…
Recette Tarte Tatin /recettes/desserts/tarte-tatin recette tarte tatin tarte tatin facile, tarte tatin pommes…
Guide Robots Pâtissiers /ustensiles/guide-robots-patissiers meilleur robot pâtissier avis robots pâtissiers, comparatif robots…

On voit qu’on part d’une page générique sur la thématique globale du blog (l’accueil), puis qu’on spécialise progressivement le contenu vers des sous-thématiques (catégorie Desserts) et des sujets de plus en plus précis (recette de la Tarte Tatin, guide d’achat des robots pâtissiers…).

Au final, si votre maillage est bien fait, chaque mot-clé aura sa page attitrée et l’internaute pourra naviguer de façon fluide et logique au sein de votre contenu, en affinant sa recherche au fur et à mesure. C’est la clé d’une architecture SEO performante et pérenne !

  1. Prioriser ses mots-clés dans le temps

La dernière étape de votre réflexion sémantique consiste à prioriser vos mots-clés cibles dans le temps, en fonction de leur potentiel et de leur niveau de difficulté. L’idée est de construire un calendrier éditorial qui vous permette d’avancer de façon progressive et cohérente dans votre couverture sémantique.

Pour cela, vous pouvez classer vos mots-clés en 3 ou 4 niveaux de priorité :

  • Priorité 1 : les mots-clés à très fort enjeu, pour lesquels vous avez une légitimité à apporter de la valeur ajoutée. Ce sont les mots-clés les plus concurrentiels mais aussi les plus « rentables » sur le long terme, ceux sur lesquels vous devez investir en priorité. Vos pages piliers en font partie.
  • Priorité 2 : les mots-clés importants mais moins stratégiques, sur lesquels vous pouvez vous positionner de façon plus opportuniste. Ils représentent souvent des variantes long-tail de vos mots-clés prioritaires, que vous pouvez traiter au fil de l’eau dans vos pages satellites.
  • Priorité 3 : les mots-clés de niche ou périphériques, au potentiel intéressant mais pas décisif. Vous pouvez les garder sous le coude pour enrichir votre maillage au fur et à mesure, ou les traiter quand une opportunité émerge (actualité, saisonnalité…).

En fonction de vos ressources, vous pouvez ensuite intégrer ces 3 niveaux de priorité dans un retroplanning sur 6 ou 12 mois :

  • Mois 1-2 : production et optimisation de toutes les pages visant des mots-clés P1
  • Mois 3-4 : production et optimisation des pages visant des mots-clés P2
  • Mois 5-6 : production des pages opportunities P3 + enrichissement des pages P1/P2 existantes

L’objectif est vraiment de séquencer vos efforts de façon rationnelle, en maximisant vos chances de résultats à chaque étape. Gardez en tête que le SEO est un processus itératif : c’est en consolidant patiemment votre autorité sur certains mots-clés que vous pourrez ensuite attaquer des requêtes plus compétitives.

Pour bâtir ce retroplanning, tenez compte à la fois :

  • Du volume et du potentiel métier de chaque mot-clé (plus il est stratégique, plus il est prioritaire)
  • De votre « keyword difficulty » (plus vous avez une marque forte et un site bien optimisé, plus vous pouvez viser des mots-clés difficiles)
  • De vos ressources humaines et financières (réaliste sur ce que vous pouvez produire chaque mois en termes de contenu)
  • Des opportunités saisonnières ou d’actualité (par exemple des mots-clés sur la Saint Valentin pour un blog culinaire)

Voici à quoi cela pourrait ressembler sur les 6 premiers mois de notre exemple de blog culinaire :

Priorité Mots-clés ciblés Pages créées
P1 blog cuisine, recettes, desserts Accueil, catégories principales
P1 recette gâteau chocolat, tarte citron 5 recettes stratégiques
P2 robots pâtissiers, ustensiles cuisine 2 guides d’achat, 5 fiches produit
P2 recette tarte tatin, mi-cuit au chocolat 5 recettes de saison, 1 recette star
P3 moelleux chocolat sans gluten, tarte vegan 2 recettes « niche »
P3 meilleur batteur, kitchenaid artisan 1 comparatif, 1 fiche produit

On voit qu’on commence par sécuriser les bases avec les mots-clés P1, puis qu’on passe progressivement aux P2 et P3 pour enrichir le maillage et le cocon sémantique. On n’hésite pas non plus à saupoudrer quelques contenus d’opportunité, notamment en lien avec la saisonnalité (recettes d’été, spécial Noël…).

Bien sûr, c’est un exemple simplifié et votre stratégie de contenu réelle sera sûrement beaucoup plus fournie, avec des dizaines voire des centaines d’articles ciblant des centaines de mots-clés. Mais la logique reste la même : prioriser ses efforts sur les combats les plus importants, puis miser sur l’effet boule de neige de l’autorité acquise pour irriguer les mots-clés secondaires.

Conclusion

Voilà, vous avez maintenant en main toutes les clés pour identifier vos mots-clés cibles, analyser la concurrence, prioriser vos pages et définir votre plan de rédaction SEO ! Évidemment, c’est un travail conséquent et continu, qui devra être mis à jour régulièrement en fonction des résultats obtenus, des nouveaux mots-clés détectés, des changements d’algorithme…

Mais si vous respectez cette rigueur sémantique, vos efforts finiront par payer. Chaque nouveau contenu viendra renforcer votre maillage interne, votre cocon sémantique et votre autorité de domaine. Ce qui vous permettra de positionner toujours plus de pages, sur des requêtes toujours plus concurrentielles. C’est le cercle vertueux du SEO !

Gardez cependant en tête que le choix des mots-clés n’est qu’une première étape. L’essentiel du travail de référencement se joue ensuite dans la qualité des contenus produits, dans leur optimisation technique et éditoriale, dans leur capacité à générer des signaux d’engagement et de notoriété. Bref, dans tout ce qui fait la valeur ajoutée unique de votre site aux yeux des moteurs et des internautes.

C’est tout l’objet des prochains chapitres de ce guide, qui vous détailleront étape par étape les bonnes pratiques pour créer des contenus à fort potentiel SEO. Mots-clés, balises, choix éditoriaux, maillage, moteurs de recherche n’auront plus de secret pour vous !

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