Nous voici arrivés au chapitre probablement le plus stratégique de ce livre : le fameux link building, ou l’art de construire un profil de liens entrants de qualité pour booster son autorité SEO. Un sujet aussi passionnant que clivant, qui déchaîne les passions dans la communauté des référenceurs depuis plus de 20 ans !
Il faut dire que les liens sont au cœur de l’algorithme de pertinence de Google depuis ses origines. Avant même l’analyse du contenu, ce sont eux qui ont permis à Larry Page et Sergey Brin de révolutionner la recherche en ligne, avec la fameuse notion de « PageRank » : plus une page reçoit de liens depuis d’autres pages, plus elle est jugée digne de confiance et populaire.
Dès lors, toute l’histoire du SEO moderne peut se résumer à une quête effrénée du « juice » transmis par les backlinks, avec son lot de dérives, de revirements et de contre-mesures de Google. Tour à tour adulés, diabolisés puis réhabilités, les liens n’ont jamais cessé de façonner notre manière de penser et de pratiquer le référencement naturel.
Aujourd’hui encore, malgré l’émergence de signaux « offpage » alternatifs (présence sociale, mentions de marque, signaux utilisateurs…), les backlinks restent le nerf de la guerre SEO. C’est devenu un truisme : sans liens, impossible de scorer durablement sur les requêtes concurrentielles et de capter le trafic afférent. Les études le démontrent année après année : le volume et la qualité des liens demeurent LA variable la plus corrélée au positionnement, loin devant les mots-clés, la vitesse ou même le contenu.
Pour autant, l’époque des profils de liens gonflés artificiellement à coup de spam et d’annuaires est révolue. Avec les dernières mises à jour de son algorithme (Penguin notamment), Google est devenu expert dans la détection des schémas de liens abusifs ou non naturels. Le critère décisif n’est plus vraiment la quantité de liens, mais leur qualité, leur diversité et leur cohérence sémantique avec le contenu de la page.
Désormais, un bon link building doit donc avant tout simuler une acquisition de liens « naturelle », en se concentrant sur des sources pertinentes, des ancres variées et un rythme organique. Pas question de forcer la main aux algorithmes, mais plutôt de leur suggérer que nos pages méritent de recevoir une citation spontanée, au regard de leur qualité intrinsèque et de leur valeur ajoutée pour les internautes.
Un sacré défi, qui pousse les link builders à toujours plus de créativité, d’empathie et de sens relationnel. Car obtenir un lien en 2023, c’est convaincre un éditeur tiers de backliner volontairement vers notre contenu, uniquement parce qu’il le juge assez digne d’intérêt pour être recommandé à ses propres lecteurs. Tout sauf un long fleuve tranquille !
Dans ce chapitre, nous allons donc explorer les tenants et aboutissants du link building moderne. Quelles sont les grandes familles de liens à connaître ? Comment distinguer un bon lien d’un mauvais ? Quelles techniques mettre en œuvre pour obtenir des backlinks de façon éthique et scalable ? Comment mesurer et piloter sa stratégie dans la durée ?
Attachez vos ceintures : on part pour un grand tour théorique et pratique de l’écosystème fascinant des liens, véritable clé de voûte des classements sur Google. Prêt à en découdre avec le Graal du SEO ?
7.1. Importance des backlinks
Avant de nous plonger dans le vif du sujet, prenons un peu de recul pour bien comprendre les enjeux du link building, et la place centrale qu’occupent les liens dans l’écosystème du search. Car contrairement aux idées reçues, la « valeur » SEO d’un lien ne se limite pas à un simple transfert mécanique de jus ou d’autorité : elle revêt de multiples facettes, aussi bien techniques que sémantiques ou encore comportementales.
En fait, Google utilise les liens comme des proxy, des indicateurs indirects lui permettant de quantifier des notions hautement subjectives et difficiles à évaluer pour un algorithme : la confiance, la réputation, la crédibilité… Autant de déterminants clés du classement, qu’une approche purement mathématique ne suffit pas à capturer, mais qu’un backlink peut efficacement synthétiser.
Imaginez : lorsqu’un site A fait un lien vers un site B, il envoie un signal positif à son sujet, une forme de « vote de confiance » qui légitime sa qualité. Bien sûr, tous les liens n’ont pas la même force probante : un lien provenant d’une université renommée aura plus d’impact qu’un lien issu d’un obscur site perso. Mais globalement, plus un site reçoit de liens depuis des sources externes variées, plus Google va considérer qu’il a « de la valeur » aux yeux de la communauté web.
Cet effet de « validation par les pairs » est à la base du PageRank, l’algorithme originel de Google. Révolutionnaire à l’époque, cette approche s’inspirait des méthodes bibliométriques utilisées dans le monde académique, où le nombre de citations reçues par une publication fait office de métrique de qualité. En transposant ce principe aux pages web via les liens hypertextes, Larry Page et Sergey Brin ont posé les bases du SEO : le meilleur contenu est celui qui génère le plus de citations (« backlinks »), car sa valeur est reconnue par le jugement collectif.
Ce culte des backlinks repose sur un postulat de bon sens, qui fait écho à la sagesse des foules : si de nombreux sites jugent utile de faire un lien vers une page tierce, alors cette page DOIT avoir un vrai mérite intrinsèque, une « raison d’être pointée » qui la distingue des millions d’autres. Cette page mérite de se voir transférer un peu de la réputation des sites qui la citent, presque par contagion positive. Et donc, au final, de ressortir en premier dans les résultats de recherche.
Bien sûr, ce mécanisme de « vote distribué » n’est pas exempt de biais ou de tentatives de manipulation. Dès les premières années de Google, des pratiques de « link spam » ont émergé pour tenter de gonfler artificiellement les profils de backlinks : achat de liens, fermes de liens, échanges massifs, cloaking… Tout un écosystème gris s’est développé pour contourner l’esprit du PageRank, en jouant sur sa logique purement quantitative.
Mais en 20 ans d’itérations, l’algorithme de pertinence de Google est devenu bien plus subtil qu’une simple addition de liens. Avec des mises à jour comme Penguin, Hilltop ou TrustRank, Google a affiné sa capacité à évaluer la qualité des backlinks au-delà de leur seul volume. Désormais, des dizaines de critères sont pris en compte pour juger du poids SEO d’un lien entrant :
- La réputation du domaine source (son « TrustRank »)
- La fraîcheur du lien et son ancienneté
- Le texte d’ancrage utilisé et sa cohérence sémantique
- La position du lien dans la page source (corps de texte, sidebar, footer…)
- Le caractère dofollow ou nofollow du lien
- Le nombre de liens sortants sur la page source (dilution du « link juice »)
- L’emplacement géographique du serveur source (sujet à débat)
- etc.
C’est la combinaison de tous ces indices qui détermine in fine l’apport de « link juice » pour la page destinataire. Et sur le long terme, c’est la somme cumulée de ces signaux de confiance individuels qui va façonner l’autorité globale d’un domaine, cette fameuse métrique de « Domain Authority » qui dicte en grande partie sa capacité à se classer sur des requêtes génériques concurrentielles.
On le voit : les backlinks ne sont pas qu’une histoire de volumétrie brute. Ce sont de véritables outils de construction de la réputation, qui participent à crédibiliser un site aux yeux des algorithmes ET des internautes. Via ces liens entrants, Google cherche à reproduire le « bouche-à-oreille digital », en faisant émerger les contenus les plus utiles et les plus dignes d’être recommandés. Vu sous cet angle, le link building apparaît presque comme une quête de légitimité, une manière d’obtenir par la citation l’onction des meilleurs sites de sa thématique.
D’autant que depuis quelques années, la valeur SEO du lien ne se limite plus à la seule transmission d’autorité algorithmique (le « link juice »). De plus en plus, Google utilise aussi les backlinks comme un proxy du trafic réel, un indicateur avancé de l’intérêt suscité par un contenu dans son écosystème. Les backlinks les plus « cliquables » (sur des sites à forte audience, avec un texte d’ancrage incitatif…) sont ainsi valorisés, car présumés vecteurs d’un trafic qualifié et engagé.
Cette évolution recoupe une tendance de fond : l’essor des métriques d’engagement « offsite » dans les facteurs de ranking. Désormais, le simple fait d’être beaucoup cité ou mentionné est interprété comme un signe de notoriété et de qualité, même sans la matérialisation formelle d’un lien. C’est tout le sens des liens « nofollow », des mentions de marque sur les réseaux sociaux, des citations dans les médias offline : autant de signaux réputationnels qui viennent compléter et enrichir le maillage de liens classique.
Un exemple frappant de cette inflexion : en 2019, Gary Illyes de Google a explicitement reconnu que les liens provenant de Wikipedia (tous en nofollow) avaient un impact positif sur le SEO, en envoyant un signal social de « notabilité ». Même constat avec les liens provenant de la presse (souvent non cliquables) : ils renforcent la crédibilité d’une marque, et donc indirectement son potentiel de ranking, selon le concept de « unlinked brand mentions ».
Ainsi, plus qu’un simple levier technique d’optimisation, le link building devient un véritable outil de développement de la notoriété et de l’influence digitale. Chaque lien obtenu est une petite victoire qui contribue à asseoir l’image et l’empreinte d’un site sur son écosystème. Au-delà du PageRank pur, c’est une dynamique vertueuse de citation et de recommandation qui s’enclenche, propice à l’acquisition de trafic qualifié comme de backlinks spontanés.
C’est cela, le link building d’aujourd’hui : non plus une course au volume ou un jeu mécanique sur les ancres, mais une stratégie holistique de « gagne-terrain » autorité, visant à crédibiliser un site sur la durée et construire sa réputation de proche en proche. Link juice, trafic, notoriété… Les 3 piliers de l’autorité SEO enfin réconciliés !
Une vision au croisement du marketing de contenu, des RP digitales et du growth hacking, qui nécessite des compétences pluridisciplinaires. Mais c’est à ce prix que le link building déploie toute sa puissance transformative sur la visibilité, le trafic et in fine les conversions. Quand il est bien mené, dans les règles de l’art, il reste sans conteste LE facteur SEO à plus fort ROI.
Prêts à relever le défi et devenir des virtuoses de l’acquisition de liens ? Alors plongeons sans plus attendre dans les arcanes de cet art subtil, en commençant par l’incontournable : les grandes familles de liens et leur contribution au SEO.
7.2. Techniques de link building
Maintenant que nous avons bien posé les fondamentaux du link building et son impact déterminant sur le SEO, il est temps de passer à la pratique ! Car une stratégie de liens efficace ne s’improvise pas : elle se construit méthodiquement, en combinant différentes techniques d’acquisition adaptées à son secteur, son audience et ses moyens.
Rappelons un principe intangible : il n’existe pas de « recette magique » pour obtenir des backlinks de qualité. Chaque site est unique, chaque thématique a ses codes, chaque communauté ses influenceurs et ses réseaux. Le bon link builder est celui qui sait s’adapter à son terrain de jeu, en mobilisant le bon mix d’approches au bon moment.
Dans cette partie, nous allons donc passer en revue les principales techniques de link building utilisées par les pros du SEO en 2023. Nous verrons leurs avantages, leurs limites et la manière de les implémenter pas à pas pour en tirer le meilleur parti. L’idée n’est pas d’être exhaustif (il existe des dizaines de tactiques spécifiques), mais de vous donner une « boîte à outils » complète et opérationnelle, dans le respect des guidelines de Google.
Alors, prêt à sortir votre plus beau tableur et vos talents de diplomate ? C’est parti pour un tour d’horizon des must-have du link building !
La création de contenu « link-worthy »
Commençons par la base : la création de contenus « hautement citably », conçus spécifiquement pour attirer des liens entrants naturels. C’est la forme de link building la plus pérenne et la plus valorisée par Google, car elle repose sur un principe vertueux : produire des ressources si utiles et qualitatives qu’elles « mériteraient » d’être citées spontanément par d’autres sites.
L’idée est d’identifier les angles et les formats de contenus les plus propices à déclencher ce fameux « link trigger », cet élément déclencheur qui va pousser un internaute à backliner de lui-même vers votre page. Cela peut être :
- Un contenu très complet et bien structuré sur un sujet d’actualité (guide, tutoriel, FAQ…)
- Une étude exclusive avec des données rares et des infographies percutantes
- Une interview d’expert reconnue apportant un éclairage original sur un sujet
- Un outil interactif ou un calculateur simplifiant une tâche complexe
- Une analyse à contre-courant bousculant les idées reçues d’un secteur
… Bref, tout ce qui sort des sentiers battus, apporte une vraie valeur ajoutée et répond en profondeur aux attentes des internautes. C’est ce qu’on appelle le « 10x content » : un contenu 10 fois meilleur que ce qui existe déjà sur le même créneau, et donc infiniment plus citable !
Pour trouver LE bon angle « link-worthy », rien ne vaut une veille approfondie des tendances de requêtes, des sujets bouillants et des manques dans votre écosystème. Voici quelques questions à se poser :
- Quels sont les sujets les plus discutés et partagés sur les réseaux sociaux de mon secteur ?
- Quels contenus de mes concurrents génèrent le plus de backlinks spontanés ? (outils : Ahrefs, Majestic…)
- Quelles questions reviennent le plus souvent dans les forums et groupes de discussion liés à mon activité ?
- Quels sont les formats de contenu les plus viraux et engageants dans ma niche (études, infographies, vidéos…) ?
L’enjeu est de détecter les angles « chauds » sur lesquels il y a une forte appétence mais une offre de contenu encore limitée. C’est dans ces interstices que se nichent les meilleures opportunités de création « linkable » !
Une fois votre angle identifié, place à la production proprement dite. Et là, il va falloir mettre le paquet, à tous les niveaux :
- Qualité rédactionnelle impeccable (zéro faute, style fluide et percutant)
- Structure claire et aérée, facilitant la lecture et le référencement
- Maillage interne et externe ultra-soigné
- Visuels attractifs et pédagogiques, en HD (photos, infographies, gifs…)
- Balisage sémantique optimisé (hn, lists, tables…)
- Ergonomie responsive et load time minimisé
L’idée est d’instiller un maximum de « link triggers » dans votre contenu, pour inciter naturellement au partage et à la citation. Cela peut passer par :
- Des chiffres clés et des datavisualitations marquantes, faciles à insérer ailleurs
- Des citations d’experts reconnues, propices à la reprise
- Des templates ou des études de cas réutilisables
- Des opinions tranchées et polémiques (fact checking, débunking…)
- De nombreux liens sortants pointant vers des ressources de qualité (réciprocité)
Autant d’éléments qui singularisent votre contenu et renforcent son potentiel viral. Ainsi « armé », votre article aura toutes les chances de générer des backlinks spontanés… Ou presque !
Car même avec le meilleur contenu du monde, difficile de décrocher des liens sans un minimum d’effort promotionnel. Pour mettre toutes les chances de votre côté, il est crucial d’assurer sa visibilité initiale en utilisant vos propres canaux :
- Partage sur vos réseaux sociaux, en mentionnant des influenceurs clés
- Envoi à votre base d’abonnés (newsletter)
- Promotion « on-site » (pop-up, bandeau, lien…)
- Intégration dans vos communiqués de presse
- Distribution dans les agrégateurs et forums de votre niche
- Outreach ciblé auprès de sites susceptibles de relayer (cf. plus bas)
L’astuce ultime pour booster la « linkabilité » de vos contenus ? Le guestblogging, aussi appelé « placement d’articles ». Le principe : proposer des versions adaptées de vos meilleurs contenus à des blogs influents de votre thématique, en échange d’un lien (souvent en bio). Bien mené, ce système de « troc » permet d’obtenir des backlinks hyper qualitatifs sur des sites d’autorité… Tout en étendant votre audience !
Évidemment, le succès d’une telle stratégie de content-based link building repose sur :
- votre capacité à identifier en amont les sujets et formats à plus fort potentiel, au croisement des tendances de recherche et de vos avantages concurrentiels
- la qualité intrinsèque et distinctive de vos contenus, leur « valeur ajoutée citationelle »
- votre pugnacité à les faire connaître sur tous les canaux, pour amorcer le « buzz »
Un véritable travail d’orfèvre, à mi-chemin entre marketing de contenu et PR digitales, qui demande créativité, ténacité et sens du relationnel. Mais c’est à ce prix que vous obtiendrez les backlinks les plus « safe » et impactants pour votre SEO !
Revenons maintenant à des techniques plus « proactives », reposant sur la prise de contact directe avec des sites cibles. Place au fameux outreach !
Link building par outreach
L’outreach est sans doute LA famille de techniques de link building la plus courante, mais aussi la plus chronophage. Il s’agit de solliciter un lien (ou un partage) auprès d’un site tiers en le contactant directement, par email ou via les réseaux sociaux. Une sorte de « porte-à-porte 2.0 », où le link builder démarche des prospects qualifiés en leur proposant un « deal » gagnant-gagnant.
L’échange type ? « Je te propose un contenu de grande qualité susceptible d’intéresser ton audience. En échange, serait-il possible d’obtenir un petit lien depuis ton site ? ». Le tout avec moult formules de politesse, arguments rationnels et parfois même une compensation financière.
Dit comme ça, l’outreach peut sembler un brin artisanal voire intrusif. Pourtant, bien mené, c’est un levier redoutable pour acquérir rapidement des liens ciblés, sur des sites d’autorité en lien avec sa thématique. D’autant qu’il peut prendre de multiples formes, souvent légitimes et mutuellement bénéfiques. On distingue notamment :
- Le guest blogging « placé » : on propose à un blog influent un contenu exclusif et adapté à sa ligne éditoriale, en échange d’un lien en bio. L’idée est de leur apporter sur un plateau un article clé en main, qui va les intéresser et éviter tout risque de duplicate content. Exemple :
« Bonjour, je suis rédacteur chez Acme Assurances. J’ai vu que vous traitiez régulièrement des sujets liés à la prévention des risques domestiques, comme dans cet excellent article sur les détecteurs de fumée. Seriez-vous intéressé par un contenu exclusif de 1500 mots sur « Les 10 réflexes à adopter pour sécuriser son domicile avant de partir en vacances » ? Je peux vous fournir le papier sous 5 jours, avec des conseils concrets étayés par une récente étude Harris. En échange, serait-il possible d’inclure un lien discret vers notre guide de la sécurité maison ? Bien entendu, le contenu vous appartiendra et vous pourrez le modifier comme bon vous semble. Qu’en pensez-vous ? »
- La suggestion de liens contextuels : plutôt que de proposer un article entier, on se contente de suggérer l’ajout d’un lien vers une de nos pages existantes, depuis un contenu du site cible où elle apporterait une réelle valeur ajoutée. L’idée est de montrer au webmaster en quoi notre ressource est pertinente pour compléter son propos et satisfaire sa cible. Exemple :
« Bonjour, je suis tombé par hasard sur votre article « Comment choisir son aspirateur en 2023″, et je voulais vous féliciter pour sa clarté et son exhaustivité. J’ai particulièrement apprécié votre comparatif des différentes technologies (sac, sans sac…), et votre focus sur les critères de bruit et de filtration pour les allergiques. En revanche, je me suis rendu compte qu’il manquait peut-être une information importante pour vos lecteurs : l’impact écologique des différents modèles, notamment leur consommation électrique et leur durée de vie. C’est un sujet que nous avons justement traité en profondeur dans notre guide complet des aspirateurs éco-responsables. Vos utilisateurs y trouveront un comparatif des modèles les plus durables du marché, ainsi que des conseils pour allonger la durée de vie de leur appareil. Peut-être pourriez-vous y faire référence via un petit lien dans votre article ? Vos lecteurs vous en seraient sûrement reconnaissants ! Qu’en pensez-vous ? »
- Le « link begging » pour ressources de marque : si vous disposez de ressources « notoires » clairement associées à votre marque (étude, infographie, outil…), vous pouvez contacter des sites qui les mentionnent sans forcément les lier, pour leur proposer « d’enrichir » la citation. L’idée est de valoriser leur article, en suggérant discrètement de transformer la mention en lien. Exemple :
« Bonjour, je m’occupe de la communication digitale chez Acme et je suis tombé sur votre article « Les dernières tendances des médias sociaux en 2023 ». Tout d’abord, un grand bravo pour ce panorama très complet des nouveaux formats et usages. Je voulais juste vous signaler un petit oubli : vous citez notre dernière étude « Médias Sociaux et Millennials » dans la partie sur Instagram, mais sans lien vers la source. Or cette étude est en accès libre sur notre site et pourrait sûrement intéresser vos lecteurs, puisqu’elle détaille tous les chiffres clés et cas d’usage sur cette cible. Seriez-vous d’accord pour ajouter un petit lien hypertexte sur la mention ? Cela valoriserait votre propos avec une belle source externe. Évidemment, n’hésitez pas si vous avez besoin de plus d’infos sur notre étude ! ».
- La réparation de liens « cassés » : en monitorant votre secteur, vous allez souvent tomber sur des pages 404 qui pointaient auparavant vers des ressources intéressantes… Mais aujourd’hui disparues ! C’est l’occasion parfaite pour proposer au webmaster de remplacer ce lien mort par une de vos pages traitant du même sujet. Vous l’aiderez ainsi à « nettoyer » son site, tout en récupérant un backlink à moindre effort. Exemple :
« Bonjour, je naviguais sur votre site à la recherche d’infos sur le Growth Hacking et je suis tombé sur un lien mort dans votre article « Les 10 outils indispensables du Growth Hacker ». Le lien vers une liste d’outils de Web Analytics renvoie malheureusement vers une page 404. Je me permets de vous le signaler, car je sais à quel point il est important de maintenir un site sans liens brisés, pour l’expérience utilisateur comme pour le SEO. Si cela vous intéresse, nous avons justement publié le mois dernier une sélection à jour des meilleurs outils de Web Analytics pour Growth Hackers. Elle inclut les dernières innovations comme Heap, Amplitud ou Mixpanel, avec des avis d’experts et des études de cas. Peut-être pourriez-vous actualiser votre lien vers notre article ? Vos lecteurs y trouveront sûrement leur compte ! Qu’en dites-vous ? »
Comme on le voit, l’outreach peut prendre des formes très diverses, plus ou moins directes et intrusives. Mais la logique sous-jacente reste la même : identifier des opportunités « d’échange de valeur » avec des sites de sa thématique, pour les convaincre de placer un lien vers nos contenus.
Dans tous les cas, la qualité de l’outreach repose sur quelques fondamentaux :
Une cible pertinente : choisissez des sites en lien direct avec votre activité, votre audience et vos contenus. Inutile de spammer tous azimuts ! Concentrez-vous sur des sites d’autorité, susceptibles de vous envoyer du trafic qualifié. Pour les identifier, rien ne vaut les bons vieux opérateurs de recherche Google (inurl:, intext:, etc.) et les outils de prospection dédiés (Hunter, Linkclump, BuzzStream…).
Un email personnalisé : bannissez les templates génériques et autres publipostages dénués d’âme. L’outreach est un jeu de séduction, qui exige une approche sur-mesure et empathique. Renseignez-vous sur le site cible, identifiez ses leviers d’excitation, flattez son égo… Et surtout, soignez votre objet et vos premières lignes pour éviter le redouté « spam filter » !
Un timing adapté : ne contactez pas un site juste après la publication d’un article (trop intrusif), ni 6 mois après (trop tard). Le bon timing se situe généralement entre 2 et 4 semaines après la publication initiale : le sujet est encore chaud, sans être « has been ». Quitte à relancer poliment en cas de non réponse !
Un incentive attractif : montrez clairement ce que le webmaster a à gagner en plaçant votre lien. Insistez sur la valeur ajoutée pour ses lecteurs, mettez en avant les bénéfices pour son SEO (maillage interne, longue traîne…). Et si besoin, n’hésitez pas à « jouer du portefeuille » : 50 à 200$ pour un lien bien placé, ce n’est pas un investissement déraisonnable !
Un suivi rigoureux : l’outreach est une course de fond, qui exige une grande rigueur organisationnelle. Utilisez un bon système de suivi (tableur, CRM…) pour consigner chaque prise de contact, relance et « conversion ». Le secret ? La régularité et la persévérance, sans jamais spammer.
Bien sûr, avec le durcissement des guidelines Google, certaines de ces pratiques d’outreach peuvent être vues comme borderline voire carrément black hat. D’où l’importance de garder en tête quelques principes éthiques de base :
- Uniquement proposer des contenus de haute qualité, réellement utiles pour le lecteur cible. Pas question de pousser des liens vers des pages pourries!
- Toujours laisser le choix au webmaster, sans lui forcer la main. Un « non » reste un non !
- Jouer carte sur table en cas de compensation financière (sponsored content).
- Suggérer des placement de liens uniquement sur des pages en rapport thématique avec nos contenus. L’obsession de la pertinence, encore et toujours !
- Ne jamais automatiser ou « scaler » à outrance sa démarche. Chaque prise de contact doit rester manuelle et personnalisée.
Bref, faire de l’outreach avec discernement et parcimonie, en visant la qualité et le rapport gagnant-gagnant avant le volume à tout prix. C’est la clé d’un link building safe et durable, conforme à l’esprit sinon à la lettre des préconisations de Google.
On le voit, l’outreach est une stratégie d’acquisition de liens éprouvée mais exigeante, qui demande un vrai savoir-faire relationnel et beaucoup de ténacité. Mais quand elle est bien menée, sur des sujets porteurs et avec des contenus premium, elle reste une arme de persuasion massive pour gagner rapidement en trust et en autorité.
Place maintenant à des techniques de link building plus « rétro » mais diablement efficaces, pour peu qu’elles soient utilisées avec doigté : le référencement dans les annuaires et sites de bookmarking !
Link building « annuaires » et « bookmarking »
Ah, les bons vieux annuaires du web et les réseaux sociaux de bookmarking… Ces ancestrales plateformes où il suffisait jadis de soumettre son site pour gagner des dizaines de backlinks faciles et juteux. Le Graal des link builders débutants, le fléau des pages de résultats Google spammées de liens bidons… Jusqu’à ce que la sentence tombe, terrible et sans appel : le déclassement pur et simple des annuaires généralistes par Google, assimilés à des « link farms » et des « bad neighborhoods ».