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Chapitre 8 : Suivi et mesure des performances SEO

par | Mar 22, 2024 | Livre SEO

Introduction

Vous avez déployé des trésors de créativité et d’ingéniosité pour optimiser votre site, produire du contenu de qualité et obtenir de précieux liens. Bravo ! Mais ne croyez pas que le plus dur est fait. Car une stratégie SEO performante, c’est comme le jardinage : ça demande un entretien constant !

Pourquoi ? Tout simplement parce que le SEO est un écosystème vivant et fluctuant, soumis à de multiples aléas :

  • Votre contenu, aussi bon soit-il, finira par s’éroder s’il n’est pas régulièrement mis à jour et enrichi. Votre avance concurrentielle n’est jamais acquise !
  • Vos backlinks peuvent disparaître du jour au lendemain, au gré des changements chez vos partenaires. Un profil de liens doit être constamment alimenté et renouvelé.
  • Vos positions durement acquises peuvent s’effriter à la faveur d’un changement d’algorithme, d’un nouveau signal de pertinence valorisé par Google.
  • Vos concurrents ne vous attendront pas pour attaquer vos requêtes phares, produire des contenus plus frais, obtenir des liens plus nombreux et plus « juicy »…

Bref, rien n’est jamais figé en SEO. C’est une course de fond qui exige de garder un œil constant sur ses performances, pour pouvoir réagir et s’adapter en continu. Vous l’aurez compris : mesurer est vital. Mesurer encore et toujours, pour toujours s’améliorer !

Mais attention : suivre son SEO, ce n’est pas juste relever son trafic organique en fin de mois (même si c’est un début). C’est aller bien plus loin dans l’analyse, en trackant toute une batterie d’indicateurs techniques et business qui reflètent la santé globale de votre référencement naturel.

L’idée ? Savoir en temps réel :

  • Quelles pages et quelles requêtes génèrent le plus de trafic, de leads, de ventes ?
  • Quels sont vos contenus les plus performants et à l’inverse les moins visibles ?
  • Quelle est l’évolution de vos positions, impressions, CTR sur vos mots-clés cibles ?
  • Quels liens vous envoient le plus de visiteurs et lesquels semblent booster votre ranking ?
  • Quels sont les principaux facteurs bloquants (temps de chargement, duplicate content, thin content…) qui brident votre potentiel ?

… Bref, avoir une vision exhaustive et actionnables des forces et faiblesses de votre SEO, pour concentrer vos efforts là où ça compte vraiment. C’est tout l’objet de ce chapitre : vous donner les clés d’un suivi de performance efficace et impactant, avec les bons outils et les bonnes métriques.

Bienvenue dans la matrice du SEO ! Prêt à voir la vérité (crue) derrière vos efforts d’optimisation ? Alors suivez le guide.

8.1. Les fondamentaux du tracking SEO

Traquer ses metrics SEO, c’est bien. Mais encore faut-il choisir les bons indicateurs, ceux qui ont du sens pour votre activité. Car le risque est grand de se noyer dans un océan de chiffres et de graphiques, en perdant de vue l’essentiel : la contribution réelle du SEO à vos objectifs business.

C’est pourquoi avant de se lancer dans l’outil, il est crucial de définir un cadre de mesure aligné sur votre stratégie globale. Cela passe par 3 étapes clés :

  1. Clarifier ses objectifs

Le succès d’une stratégie SEO ne se mesure pas dans l’absolu, mais toujours par rapport à des objectifs définis en amont. Des objectifs qui doivent être clairs, quantifiés et surtout cohérents avec les enjeux business de l’entreprise.

Exemple : « augmenter le trafic organique de 20% d’ici 6 mois » n’est pas un but en soi, mais un moyen. L’objectif derrière pourrait être :

  • Accroître les demandes de devis/inscriptions générées par le SEO de 30%
  • Doubler le chiffre d’affaires ecommerce provenant des moteurs de recherche
  • Capter 15% de parts de marché sur une nouvelle catégorie de produits

… Bref, un résultat attendu qui répond à une vraie problématique métier. C’est ce résultat qui doit être votre boussole et guider tout votre tracking SEO.

Concrètement, cela implique de :

  • Partir des objectifs business de votre entreprise, tels que définis par votre direction générale ou marketing. Augmenter les ventes, conquérir un nouveau marché, fidéliser les clients…
  • Décliner ces objectifs en goals digitaux mesurables. Quel est l’apport du digital en général et du SEO en particulier à ces enjeux ? Quelle est votre part de trafic organique et quel est son potentiel de conversion par rapport aux autres leviers ?
  • Identifier les indicateurs clés qui refléteront l’atteinte de ces goals. Sur quelles métriques allez-vous « shooter » en priorité pour témoigner de votre impact ? Trafic, leads, chiffre d’affaires, ROI, PDM… ?
  • Fixer des cibles quantitatives pour chaque KPI, en valeur absolue ou en progression. De combien voulez-vous les faire progresser et sur quelle durée ? Soyez à la fois ambitieux et réaliste !
  • Définir la fréquence et le format du suivi : reportings mensuels, tableaux de bord hebdos, alertes temps réel… Adaptez-vous aux usages de votre entreprise.
  • Nommer un reponsable de la mesure SEO, qui sera votre référent analytique. Il pourra être assisté d’un outil ou d’un consultant, mais il est essentiel d’avoir un owner en interne.

Cette phase amont est cruciale car elle va conditionner tout votre dispositif de tracking. N’hésitez pas à y associer les dirigeants et les équipes commerciales/marketing, pour bien comprendre leurs attentes et leur démontrer votre valeur ajoutée. C’est un vrai travail d’alignement !

  1. Choisir les bons outils

Une fois vos objectifs fixés, place à l’outillage. Car qui dit tracking dit outils de mesure robustes et fiables. Or il en existe des dizaines sur le marché, plus ou moins spécialisés et plus ou moins coûteux. Comment s’y retrouver et choisir la bonne stack ?

Globalement, votre arsenal de suivi SEO devra comporter 4 grands types d’outils :

  • Les outils d’analyse de trafic (Analytics), pour mesurer la performance de votre site en termes de visites, pages vues, taux de rebond, parcours utilisateurs… Indispensables pour calculer le ROI de vos actions SEO. Les plus connus : Google Analytics, AT Internet, Adobe Analytics…
  • Les outils de crawl et d’audit on-site, pour scanner en profondeur l’architecture et la qualité technique de vos pages. Ils permettent de détecter tous les problèmes potentiels (temps de chargement, erreurs 404, balises dupliquées…) qui peuvent freiner votre ranking. Les must-have : Screaming Frog SEO Spider, OnCrawl, Deepcrawl, Botify…
  • Les outils de suivi de positionnement, pour monitorer vos rankings sur vos mots-clés cibles et votre « Keyword Visibility » globale. Ils traquent aussi l’évolution de votre search trafic, nombre d’impressions, CTR… Bref, tout ce qui se passe sur les SERP ! Parmi les plus utilisés : SEMrush, Ahrefs, Moz Pro, Rank Tracker…
  • Les outils de backlinks, pour auditer votre profil de liens entrants et repérer d’éventuels liens toxiques. Ils scorent aussi l’autorité de votre domaine et comparent ces metrics à vos concurrents. Les incontournables : Ahrefs, Majestic, Moz Link Explorer…

À ces 4 piliers s’ajoutent une foule d’outils plus spécialisés qui peuvent enrichir votre tracking :

  • Les outils de Rank Tracking mobile et local (Rank Ranger, Local Falcon…)
  • Les outils d’analyse de vitesse de chargement (Pingdom, GTMetrix, WebPageTest…)
  • Les outils de suivi de trafic et de ranking vidéo/image (Ahrefs, Moz, SEMrush…)
  • Les crawlers spécialisés (Screaming Frog Log File Analyser, Integrity pour les liens brisés…)
  • Les tools d’analyse sémantique et de cooccurences (1.fr, Inlinks…)
  • Les extensions Chrome/Firefox d’audit SEO (MozBar, SEOquake, SimilarWeb…)

Comment s’y retrouver dans cette jungle ? Quelques conseils pratiques :

  • Évitez d’empiler les outils redondants : choisissez une solution de référence pour chaque grand besoin (un crawler, un outil de positionnement, etc). C’est plus économique et plus simple à gérer.
  • Variez néanmoins les sources de données, notamment pour le suivi des rankings et des links. Google Search Console, Ahrefs et SEMrush par exemple ont chacun leurs spécificités : comparez-les, croisez-les, mais ne vous reposez jamais sur un seul outil.
  • Privilégiez si possible des outils intégrés couvrant plusieurs besoins : crawl, suivi de positions, veille concurrentielle… Des suites comme SEMrush ou Moz Pro font un excellent travail pour centraliser tout le reporting SEO.
  • Pour les gros sites (ecommerce, news…), tournez-vous vers des solutions premium dédiées au crawl de masse et à la log analysis : OnCrawl, Botify, ContentKing… Leur tarif sera vite rentabilisé !
  • Choisissez des outils qui automatisent au mieux la collecte et l’actualisation des données. Vous devez pouvoir accéder facilement à des dashboards et des rapports, sans passer votre vie à extraire des chiffres ! Le but est de passer plus de temps à analyser qu’à traquer.
  • Formez-vous et formez vos équipes aux outils retenus. La plupart des providers proposent des webinars, des certifications, un bon support… Profitez-en ! Car un outil puissant mal utilisé ne sert à rien.
  • Pour les PME et startups aux moyens limités, concentrez-vous sur la Google Search Console et Google Analytics : c’est une base minimum, gratuite et déjà très riche pour suivre ses positions, son trafic, ses mots-clés. Complétez au besoin avec des outils moins chers (Ubersuggest…) voire des templates gratuits (Kaushik, OrangeValley…).

Dernier point crucial : soyez constant dans vos outils de tracking. Évitez d’en changer tous les 4 matins sous prétexte qu’un nouveau challenger à la mode est sorti. Les migrations d’un outil à l’autre font perdre en historique et en benchmark. Quitte à tester de nouvelles bêtes, faites-le sur une période limitée, en parallèle et non à la place de vos outils habituels.

Vous l’aurez compris : bien outiller son suivi SEO est clé pour disposer d’une information fiable, actualisée… Et pour automatiser la collecte. Mais ce n’est qu’un premier pas ! Encore faut-il faire parler toutes ces données, en choisissant les bons indicateurs au regard de ses objectifs.

  1. Définir ses KPI

On en arrive au cœur du sujet : quelles métriques faut-il suivre pour mesurer efficacement sa performance SEO ? Comment distinguer le signal du bruit dans le flot continu de données déversé par les outils ? Quels sont les fameux « Key Performance Indicators » qui doivent absolument figurer dans votre reporting ?

Réponse : ça dépend ! Il n’y a pas de KPI universel miracle qui conviendrait à tous les sites, tous les secteurs, tous les modèles économiques. La bonne combinaison de métriques est celle qui répond à VOS enjeux spécifiques, tels que priorisés dans vos objectifs.

Pour vous aider, on peut néanmoins dégager 4 grandes familles de KPI qui sont le socle de tout suivi de performance SEO :

– Les KPI de visibilité : ils mesurent votre présence et vos positions dans les moteurs de recherche. Les principaux :
⁃ Search Trafic : le nombre de visiteurs arrivés sur votre site via une requête organique. À suivre en absolu et en % du trafic total.
⁃ Impressions : le nombre de fois où vos pages apparaissent dans les résultats de recherche. Indique si vous êtes visible sur les bons mots-clés.
⁃ Nombre de mots-clés positionnés : le volume de mots-clés pour lesquels vous apparaissez dans le top 100. Plus il y en a, plus votre champ lexical est large.
⁃ Keyword Visibility : un score de 0 à 100% qui agrège vos positions sur tous vos mots-clés. Idéal pour suivre l’évolution globale de votre visibilité.
⁃ TOP 3/10/20/100 : le nombre de mots-clés pour lesquels vous apparaissez dans le top 3, top 10, top 20, top 100. Plus c’est haut, mieux c’est !
⁃ Position moyenne : votre ranking moyen sur l’ensemble des mots-clés suivis. À interpréter avec prudence en fonction du volume de chaque mot-clé.
⁃ Nombre d’inbound links : le volume global de liens pointant vers votre site. Un indicateur clé de l’autorité et du potentiel de ranking de votre domaine.

– Les KPI d’audience : ils qualifient le volume et le comportement du trafic attiré par le SEO. Essentiels pour évaluer l’intérêt des visiteurs et cibler l’effort éditorial. On retrouve :
⁃ Nombre de sessions SEO : le volume de visites générées par le trafic organique. À mettre en perspective du trafic total et des autres sources.

⁃ Pages vues SEO : le nombre total de pages consultées par les visiteurs provenant des moteurs de recherche. Reflète l’engagement et la consommation de contenus.

⁃ Pages/session : le nombre moyen de pages vues par visite SEO. Plus il est élevé, plus les internautes s’intéressent à vos contenus. ⁃ Bounce rate : le taux de rebond des visites SEO, c’est-à-dire le pourcentage d’internautes qui ont quitté le site dès la page d’entrée sans interagir. Un taux élevé peut indiquer un problème de pertinence.

⁃ Temps passé / session : la durée moyenne des visites provenant des moteurs de recherche. À analyser selon le profil de l’internaute (découverte, recherche d’info précise…). ⁃ % de nouvelles sessions : la part de nouveaux visiteurs dans le trafic SEO. Important à suivre pour évaluer sa capacité à conquérir de nouveaux prospects.

– Les KPI de conversion : ils mesurent la capacité du trafic organique à réaliser les actions attendues sur le site : génération de leads, ventes, téléchargements, inscription… Indispensables pour évaluer la rentabilité réelle du SEO ! Les classiques :
⁃ Taux de conversion SEO : le pourcentage de visites organiques qui ont réalisé un « goal » (variable selon les sites). Un indicateur clé de performance business.
⁃ Nombre de conversions SEO : le volume brut de goals réalisés par le trafic SEO. À suivre dans le temps pour mesurer la progression de sa capacité à convertir.
⁃ Coût d’acquisition SEO : le montant des dépenses SEO (création, optimisation, outils…) rapporté au nombre de conversions SEO. Permet de calculer la rentabilité comparée à d’autres leviers.
⁃ Chiffre d’affaires SEO : la valeur monétaire totale générée par le trafic organique. LE KPI ultime qui justifie tous vos efforts !
⁃ Panier moyen SEO : la valeur moyenne des transactions réalisées par des acheteurs provenant des moteurs de recherche. À benchmarker avec les autres sources d’acquisition.

– Les KPI techniques : ils évaluent la « santé » SEO de votre site d’un point de vue crawl, indexation, vitesse, qualité… Cruciaux pour détecter d’éventuels points bloquants dans vos optimisations. On peut citer :
⁃ Nombre de pages indexées : le volume de pages de votre site présentes dans l’index de Google. À suivre régulièrement pour vérifier l’absence de problèmes de crawl.
⁃ Nombre d’erreurs 404 : les pages introuvables qui génèrent une erreur 404. Un nombre élevé est mauvais signe et gâche votre crawl budget.
⁃ Nombre de pages orphelines : les pages non accessibles depuis la structure de navigation. Elles sont souvent mal ou non indexées par Google.
⁃ Vitesse de chargement : le temps nécessaire pour qu’une page soit complètement chargée. Un critère de classement de plus en plus important, surtout sur mobile.
⁃ Taux de pages dupliquées : le pourcentage de pages de votre site considérées comme des doublons (contenu identique ou quasi identique). À minimiser absolument !
⁃ Nombre de liens brisés : les liens de votre site qui pointent vers des pages 404, internes ou externes. Ils dégradent l’expérience utilisateur et diluent votre juice de liens.

Bien sûr, cette liste est loin d’être exhaustive. Vous pouvez suivre des dizaines d’autres KPI en fonction de votre activité et de vos priorités : CTR organique, ROI SEO, churn rate des clients SEO, pages/mot-clé, keywords de marque vs génériques, positions Featured Snippets, nombre d’Avis Google, etc.

L’essentiel est d’en choisir une poignée qui reflète vos objectifs business, votre maturité SEO et vos ressources analytiques. Un site média par exemple se focalisera sur le search trafic, les pages vues, le temps passé. Un site e-commerce scrutera le taux de conversion, le CA, le panier moyen SEO. Une marketplace B2B traquera le churn rate, le nombre de comptes créés…

L’idée est vraiment de construire SON tableau de bord sur-mesure, en phasage avec sa stratégie. Cela implique de :

– Choisir une combinaison équilibrée de KPI « leading » (prédictifs) et « lagging » (résultats). Les premiers anticipent la performance future, les seconds la confirment. Ex : le nombre de top 3 (leading) vs le taux de conversion (lagging). Les deux sont utiles en reporting hebdo vs mensuel.
– Affiner ses KPI en fonction du tunnel d’achat de ses personas. Pour une recherche top funnel (« aspirateur »), on suivra surtout le trafic et les impressions. Pour un mot-clé bottom funnel (« acheter aspirateur Dyson »), on se concentrera sur le CA généré.
– Choisir des KPI qui parlent aux décideurs et qui « matchent » le langage de l’entreprise. Inutile d’inonder un comité commercial de données hyper techniques façon « taux d’indexation » ! Concentrez-vous sur des métriques business simples et efficientes.
– Adapter la fréquence et la granularité de suivi selon la métrique. Un KPI de notoriété (search trafic) peut se suivre au mois, un ratio d’engagement (pages/session) à la semaine, un indicateur de conversion (CA) au jour voire à l’heure pendant les soldes.
– Se doter d’outils de visualisation pour rendre le suivi plus digeste : graphiques, heatmaps, dashboards, évolution vs période n-1… La data a besoin de storytelling pour être actionnables !
– Benchmarker ses KPI par rapport à sa concurrence et aux standards du secteur. Vos 3% de taux de conversion sont-ils bons ou mauvais ? Seule la comparaison le dira !
– Définir des seuils d’alerte sur ses KPI vitaux. En-deçà de quel trafic, de quel CA, de quel ranking faut-il s’inquiéter et agir ? Mieux vaut prévenir que guérir.
– Corréler certains KPI entre eux pour donner du sens. Exemple : l’évolution du search trafic VS le nombre de mots-clés positionnés. Une baisse de l’un sans l’autre peut indiquer un problème d’indexation à creuser.
– Mettre à jour régulièrement ses KPI selon l’évolution de ses enjeux, de ses personas, de ses contenus. Un tableau de bord SEO n’est pas gravé dans le marbre mais doit suivre le cycle de vie du site !

Vous l’aurez compris : le choix des bons KPI est un art subtil qui demande de la méthode, de l’agilité et surtout une vision stratégique. Impossible de suivre efficacement des métriques si on n’a pas une idée claire de là où on veut aller !

Pour vous aider, voici les 8 critères du KPI idéal à garder en tête. Un bon KPI doit être : – Pertinent : il est parfaitement aligné avec les objectifs business – Mesurable : il peut être calculé de façon claire et régulière – Interprétable : on comprend exactement ce qu’il signifie – Accessible : on peut le suivre facilement avec les outils à dispo – Responsive : il réagit rapidement aux actions d’optimisation – Fiable : il est cohérent dans le temps et peu sensible aux aléas – Actionnables : il permet de prendre des décisions concrètes – Fédérateur : il est compris et partagé par tous les interlocuteurs

Avec ces critères en tête et une vision claire de vos objectifs, vous êtes armé pour bâtir un tableau de bord SEO à la fois solide, cohérent et évolutif. Un vrai compagnon data de votre stratégie de visibilité qui vous accompagnera sur le long terme !

Maintenant que nous avons posé les bases d’un bon tracking, rentrons dans le vif du sujet en explorant les principaux KPI SEO. Au programme : analyse détaillée, mode de calcul, recommandations de suivi… Prêt à faire parler vos chiffres ?

8.2. Les principaux KPI SEO à suivre

Le moment est venu de passer en revue les indicateurs clés de performance SEO. Pour structurer notre analyse, nous allons reprendre les 4 grandes familles identifiées plus haut : KPI de visibilité, d’audience, de conversion et techniques. Sans vouloir être exhaustif, nous allons détailler pour chacune les 4-5 métriques incontournables, celles qu’on retrouve (ou qu’on devrait retrouver !) dans 95% des reportings.

Commençons par la première catégorie, celles que scrutent en priorité la plupart des référenceurs : les fameux KPI de visibilité. Ceux qui répondent à l’angoissante question : « est-ce que mes pages s’affichent dans les bons résultats de recherche ? ».

8.2.1. Les KPI de visibilité

  1. Le search trafic

Le search trafic est LE KPI de base de toute analyse de visibilité. C’est finalement l’output concret de votre stratégie SEO : le nombre de visiteurs qui arrivent chaque jour sur votre site en tapant une requête dans Google. L’étalon brut qui dit si vous avez réussi à capter des internautes sur vos pages organiques, par opposition aux paid ou aux autres sources.

Historiquement, le search trafic a longtemps été le seul indicateur disponible pour mesurer sa présence dans les moteurs. Avant les outils de ranking évolués et les données de crawl de la Search Console, on n’avait que son bon vieux Analytics pour savoir si on était visible ! D’une certaine façon, c’est toujours le KPI le plus « vrai », celui qui valide in fine tous les autres signaux.

Techniquement, le search trafic est très simple à calculer. Sur Google Analytics par exemple, il suffit d’aller dans Acquisition > Tous les canaux > Organique et de relever le nombre de sessions/utilisateurs provenant du canal organique. Comparez ce volume en absolu mais aussi en base 100 vs vos autres sources de trafic. Un bon ratio de départ serait de viser 40-50% de trafic organique.

Ce qu’il faut surveiller ensuite, c’est l’évolution du search trafic sur le long cours. Est-il en croissance ou en baisse vs la période précédente ? Y a-t-il des effets de saisonnalité marqués ? Comment se comporte-t-il après un lancement de contenu, un changement d’algorithme Google, une campagne social media ? Son évolution est-elle cohérente avec vos autres KPI (rankings, impressions…) ?

L’idée est de détecter rapidement tout décrochage anormal, mais aussi d’analyser finement les sources de variations du trafic SEO. Cela implique de segmenter le search trafic par landing page, par source géographique, par device… Pour isoler de vrais insights. Par exemple, une baisse globale peut venir d’un seul marché ou d’une seule page mal rankée, qu’il faut vite rectifier.

Autres bons réflexes de suivi du search trafic :

– Le benchmarker par rapport au trafic SEO de vos principaux concurrents (via des outils comme Similarweb). Avoir un fort trafic c’est bien, mais encore faut-il progresser plus vite que les autres !
– Projeter son évolution à 3/6 mois pour estimer votre « run rate » et adapter vos actions. Exemple : si votre trafic progresse de 3%/mois, saurez-vous tenir vos objectifs ? Sinon, que changer ?
– Analyser sa répartition par type de device (desktop, mobile, tablette, vocal…) pour optimiser l’expérience de navigation et éviter de perdre des visiteurs.
– Croiser le search trafic avec les données de chiffre d’affaires (pour un site ecommerce) ou de taux de rebond (site média) afin de challenger sa « qualité ». Du trafic pour du trafic n’a pas de sens !
– Le mettre en perspective des investissements globaux en SEO (temps passé, outils, prestations…) pour juger de votre efficience. Quel est votre coût d’acquisition (trafic SEO / dépenses SEO) ? Peut-on l’optimiser ?

Vous l’aurez compris : le search trafic n’est qu’un début, un chiffre brut dont il faut creuser les soubassements et les implications. Mais une chose est sûre : sans trafic organique solide et qualifié, inutile de rêver d’un SEO rentable ! D’où l’enjeu de le surveiller comme le lait sur le feu.

  1. Les impressions

Deuxième KPI de visibilité à scruter de près : le nombre d’impressions générées par vos résultats de recherche. Une « impression » désigne l’affichage d’une page de votre site dans les résultats d’une requête, que l’internaute clique ou non dessus. C’est un peu l’équivalent des « impressions publicitaires » dans Google Ads, sauf qu’on parle ici de résultats 100% organiques.

Concrètement, chaque impression signifie qu’un internaute a vu l’une de vos pages en tapant un mot-clé associé dans Google. Si vous cumulez 1000 impressions/jour, on peut dire que vos pages ont été « exposées » 1000 fois dans les SERP ce jour-là. C’est en quelque sorte un indicateur de couverture, qui révèle l’étendue de votre présence sur les requêtes liées à votre activité.

Le volume d’impressions est évidemment corrélé à votre position moyenne sur les mots-clés concernés. Plus vous êtes haut placé, plus vous générerez d’impressions. En effet, les internautes ne vont pas tous jusqu’en bas des résultats, loin de là. On estime que le top 3 capitalise à lui seul 60-70% du total des impressions, le reste se partageant les miettes.

Mais les impressions ne dépendent pas que du ranking. Elles peuvent aussi fortement varier en fonction :

– De la formulation des snippets : un titre et une meta description attractifs génèrent plus de visibilité qu’un snippet fade et bateau. En adaptant vos balises, vous incitez plus d’internautes à vous voir.
– De la saisonnalité des requêtes : les recherches (et donc les impressions) explosent sur certains mots-clés à certaines périodes de l’année. Exemple : « jouets » à Noël, « maillot de bain » en été… À vous d’en tenir compte !
– De votre présence sur des éléments enrichis (featured snippets, FAQ, vidéos, images…). Un résultat enrichi attire davantage l’œil et démultiplie vos impressions, même sans clic.
– De l’actualité et des tendances de recherche : un pic de requêtes sur un sujet d’actu peut transitoirement booster vos impressions, même avec un ranking stable. À surveiller !

Comme pour le search trafic, le nombre d’impressions est très facile à suivre dans la Google Search Console. Il vous suffit d’aller dans Performances > Requêtes et de relever le total des impressions sur la période souhaitée. Vous pouvez aussi les recouper par page, par requête ou par device pour affiner l’analyse.

Attention cependant à ne pas se focaliser uniquement sur le volume brut. Ce qui compte, c’est surtout le ratio entre impressions et clics, qu’on appelle le CTR (click-through rate). Par exemple, si vous générez 1000 impressions/jour mais seulement 10 clics, votre CTR est de 1%. C’est très faible et potentiellement problématique : vous êtes visibles mais pas assez « cliquables ».

À l’inverse, un CTR élevé (dans les 5-10% en moyenne) signifie que vos résultats de recherche sont attractifs et incitent à l’action. C’est un excellent signal pour Google, qui y voit une marque de pertinence et d’adhésion des internautes. Or on sait que le CTR fait partie des critères de ranking importants pour l’algorithme !

En analysant l’évolution du ratio impressions/clics dans le temps, vous pourrez donc optimiser vos snippets pour maximiser le CTR, page après page. N’hésitez pas à faire des tests en modifiant vos balises title/meta description et en comparant les résultats. Le but est de trouver les combos gagnants qui vous apportent un max d’impressions qualitatives.

Autres bonnes pratiques de suivi des impressions : – Les challenger par rapport au search trafic : si vos impressions augmentent mais pas vos visites, il y a un souci ! Fouinez dans vos pages les moins cliquées.
– Surveiller les impressions sur vos marques et noms de produits : une baisse peut révéler une perte d’attractivité ou un problème de réputation.
– Comparer vos impressions desktop vs mobile pour adapter vos contenus par device. Généralement, le CTR est plus faible sur mobile. – Analyser les impressions générées par les SERP de questions (type « FAQ ») : elles ont un fort potentiel de trafic, factualisez vos contenus en conséquence !

Plus globalement, il est vital de garder un œil sur toutes les évolutions Google qui peuvent impacter vos impressions : nouveaux affichages enrichis, mise à jour des pages de résultats, déploiement de nouvelles fonctionnalités (recherche vocale…)… Un simple changement d’interface peut faire fluctuer votre visibilité du jour au lendemain !

  1. Le nombre de mots-clés positionnés

Changeons un peu de métrique. Après le trafic et les impressions, place à un autre grand classique du reporting de visibilité : le fameux calcul des « mots-clés positionnés », aussi appelé « nombre de mots-clés classés » ou « keyword universe ». Derrière ce concept un brin abscons se cache une question toute simple : sur combien de requêtes votre site est-il visible dans les moteurs ?

Mesurer son « keyword universe », c’est identifier l’ensemble des expressions pour lesquelles au moins une page de votre site apparaît dans les résultats de recherche Google (en général dans le top 100). Une façon de cartographier votre présence sémantique à l’instant T et de la suivre dans le temps.

Pourquoi est-ce important ? Parce que plus vous êtes visible sur un grand nombre de mots-clés, plus vous avez de chances de capter du trafic organique qualifié. C’est mathématique : un site positionné sur 10 000 requêtes aura plus d’opportunités de visites qu’un site présent sur 100 mots-clés, même avec un moins bon ranking moyen.

D’autant que ces fameux mots-clés « de longue traîne » sont souvent les plus rentables en termes de conversion et de chiffre d’affaires. Il vaut mieux être n°5 sur « chaussures de running Asics Gel Nimbus homme pas cher » que n°2 sur « chaussures running » ! La précision et la qualification de l’intention passent par un univers sémantique large.

Soyons honnêtes : mesurer son nombre exact de mots-clés classés n’est pas une mince affaire. Déjà, parce qu’aucun outil ne peut prétendre à une couverture à 100% de votre visibilité (à part peut-être Google, et encore). Entre les données de la Search Console, les outils de crawl et les trackers de position, on arrive au mieux à un échantillon représentatif. Mais une vue exhaustive est illusoire.

Ensuite, parce que cet univers sémantique évolue en permanence, au gré des lancements de contenus, des changements de recherche des internautes, des mises à jour algorithmes… Ce qui monte vite peut redescendre aussi sec ! Difficile dans ce contexte d’avoir un suivi fiable et constant dans le temps.

Pour autant, estimer son nombre de mots-clés classés reste un excellent indicateur de la richesse (ou de la pauvreté) de son référencement naturel. Il existe d’ailleurs des outils dédiés pour faciliter le calcul, comme le « Keyword Universe » de Semrush ou « Organic keywords » de Ahrefs. Le principe est toujours le même : on scanne vos pages et on relève tous les mots-clés pour lesquels elles apparaissent dans le top 100 Google.

Une fois ce travail fait, vous pouvez analyser plus finement votre univers sémantique en segmentant vos mots-clés positionnés par : – Classe de positions (top 3, top 10, top 20, top 100) – Champ lexical (mots-clés de marque, génériques, de longue traîne…) – Volume de recherche (fort/faible)
– Landing page (quelles pages classent le plus de mots-clés ?) – Intent (requêtes informationnelles, navigationnelles, transactionnelles) – Etc.

L’objectif in fine est de qualifier votre keyword universe et pas seulement de le quantifier. 10 000 mots-clés classés c’est bien, mais encore faut-il avoir les bons ! Votre cible est-elle en phase avec votre activité et vos objectifs ? Avez-vous une couverture suffisante sur les requêtes stratégiques de votre secteur ? Ou trop de « fat tail » peu qualifié ?

D’où l’importance de croiser cet indicateur de volume avec des métriques d’engagement et de conversion : trafic, CTA, CA… L’idée est de trouver le bon équilibre entre largeur (nombre de kws classés) et profondeur (trafic/CA par mot-clé). Mieux vaut parfois resserrer son univers en délaissant les requêtes non qualifiées !

Autres bonnes pratiques de suivi du nombre de kws positionnés :

– Le benchmarker avec ses concurrents, en valeur relative : qui a la couverture la plus large ? Le plus de mots-clés en commun ? Quels sont les « gaps » à combler ?
– Surveiller l’apparition de nouveaux mots-clés liés à une tendance ou une actualité dans votre secteur, pour réagir au plus vite. Le keyword universe bouge très vite !
– Mesurer la part de mots-clés branded dans votre visibilité globale. Elle augmente ? Bravo, votre notoriété SEO s’améliore. Elle baisse ? Oups, à creuser !
– Estimer le potentiel de trafic de vos mots-clés positionnés (outils : Semrush, Ahrefs) : sur combien de clics passez-vous à côté faute de ranking suffisant ?

Dernier point : définissez des objectifs de croissance réalistes et cohérents pour votre keyword universe. +20% de mots-clés classés chaque trimestre c’est déjà une belle performance ! L’essentiel est de trouver son rythme de « conquête » entre consolidation des acquis et exploration de nouveaux territoires. Un univers sémantique ne se construit pas en un jour !

  1. La keyword visibility

On vient de le voir : le nombre brut de mots-clés positionnés n’est qu’un indicateur partiel de visibilité. D’où l’utilité d’une métrique complémentaire, qui agrège cette fois la performance « globale » d’un site sur ses requêtes cibles : la fameuse « Keyword Visibility », aussi appelée « Share of Voice » ou « Organic Visibility ».

L’idée est simple : au lieu de juste compter ses mots-clés classés, on va pondérer ce décompte par les positions atteintes et le potentiel de trafic de chaque mot-clé. Puis agréger le tout en un seul indicateur de « visibilité », exprimé en base 100 ou en pourcentage. Exemple : « en décembre 2022, votre Keyword Visibility était de 36% ».

Concrètement, le calcul d’un score de Visibilité Google se fait en 4 étapes : 1. On fait la liste de tous ses mots-clés positionnés dans le top 100 (keyword universe).
2. Pour chaque mot-clé, on relève sa position moyenne et son volume de recherche mensuel. 3. On calcule un « potentiel de trafic » théorique, c’est-à-dire le nombre de clics attendus pour cette position et ce volume (sur la base de CTR moyens constatés). 4. On fait la somme de ces « potentiels de trafic », qu’on divise par le volume total de recherches des mots-clés. On obtient un % de visibilité globale.

Illustration du calcul avec un exemple :

Mot-clé A : « assurance auto »
– Volume de recherche mensuel : 100 000 – Position moyenne : 3 – CTR moyen en position 3 : 10%
– Potentiel de trafic = 100 000 x 10% = 10 000 clics/mois

Mot-clé B : « devis assurance auto » – Volume de recherche mensuel : 10 000 – Position moyenne : 1
– CTR moyen en position 1 : 30% – Potentiel de trafic = 10 000 x 30% = 3000 clics/mois

Mot-clé C : « assurance auto pas cher » – Volume de recherche mensuel : 50 000 – Position moyenne : 7 – CTR moyen en position 7 : 3% – Potentiel de trafic = 50 000 x 3% = 1500 clics/mois

Total volume de recherche = 100 000 + 10 000 + 50 000 = 160 000 Total potentiel de trafic = 10 000 + 3000 + 1500 = 14 500

Score de Visibilité = 14500 / 160 000 = 9%

On voit bien ici l’intérêt d’un tel calcul. Avoir une vision panoramique de sa performance SEO, en tenant compte à la fois : – Du nombre de mots-clés classés (le volume) – Des positions atteintes sur chaque mot-clé (la qualité) – Du potentiel de trafic réel de chaque requête (la rentabilité)

Bref, une synthèse intelligente de tous les critères de visibilité dans Google ! D’où l’adoption massive de ce KPI par la plupart des outils SEO du marché, qui ont chacun leur propre algorithme maison pour calculer un score agrégé : Semrush Visibility, Sistrix Visibility Index, Ahrefs Visibility…

Bien sûr, ces scores ne sont jamais parfaits (on ne connaît pas la formule exacte) et ne remplacent pas un suivi analytique détaillé. Mais ils restent de très bons « thermomètres » pour suivre l’évolution globale de son référencement dans le temps, sur un unique indicateur.

Comment interpréter son score de Keyword Visibility ? Voici quelques repères : – Si votre score progresse : bravo ! Votre visibilité s’améliore. Vous gagnez des positions et/ou des mots-clés. – S’il stagne : il est temps de réagir. Vos concurrents vous rattrapent, innovez pour reprendre de l’avance ! – S’il régresse : alerte rouge. Vous perdez du terrain, analysez vite les causes (contenu obsolète, liens toxiques, problèmes techniques) et corrigez le tir !

Pour aller plus loin, il est utile de recouper ce score global avec d’autres dimensions : – La visibilité par classe de mots-clés (brand, generics, long tail) : pour identifier vos forces et faiblesses sémantiques. Un score faible en longue traîne ? Musclez vos contenus ! – La visibilité par appareil (desktop, mobile, vocal) : pour adapter votre stratégie aux nouveaux usages. Score mobile en berne ? Optimisez votre vitesse de chargement ! – La visibilité par localisation : pour ajuster votre maillage en fonction des spécificités géographiques. La région parisienne pèse 30% de votre visibilité ? Renforcez-la ! – La visibilité par intention de recherche (info, transac, nav) : pour challenger votre tunnel de conversion. Trop de visibilité info, pas assez transac ? Retravaillez vos pages produits !

Pensez aussi à mettre en perspective votre keyword visibility avec celle de vos concurrents : qui progresse plus vite que la moyenne ? Qui perd des parts de voix ? Quel est l’écart par rapport au leader ? Cette analyse comparative sera très visuelle pour vos équipes dirigeantes.

En résumé, le score de visibilité globale est l’indicateur « macro », la boussole qui donne le cap en un clin d’œil. Il ne remplace pas les métriques détaillées (positions, impressions…), mais les complète utilement dans un reporting mensuel ou trimestriel.

Un chiffre à garder en tête et à challenger sans cesse pour prendre de la hauteur sur son SEO ! Et surtout à croiser avec les métriques « business » pour s’assurer que cette visibilité se transforme bien en cash…

8.2.2 Les KPI d’audience

Nous voici maintenant entrés dans le dur, le concret, le tangible de l’analyse SEO : les fameux KPI d’audience, ces métriques qui suivent l’évolution du trafic généré par les moteurs de recherche et son comportement sur votre site. Des données aussi riches que stratégiques pour évaluer la qualité de votre référencement naturel.

Car ne nous y trompons pas : être visible sur Google c’est bien, mais si personne ne clique ou pire si les visiteurs repartent aussi sec… À quoi bon ? Un trafic SEO de qualité,

c’est un trafic qui s’engage, qui interagit, qui convertit vos objectifs. Sinon, ce n’est que du volume « à perte », bon pour flatter l’ego mais pas le CA !

D’où l’importance cruciale de suivre, comprendre et optimiser le comportement de ses visiteurs « organiques », au même titre que les indicateurs de visibilité pure. C’est tout l’objet des KPI d’audience que nous allons détailler ici : dans Top 3, le nombre de sessions, les pages vues, le taux de rebond, le temps passé… Autant de métriques qui trahissent l’intérêt et la satisfaction (ou non) de vos googlelisateurs !

  1. Le nombre de sessions SEO

Premier KPI d’audience à suivre comme le lait sur le feu : le fameux « nombre de sessions SEO », c’est-à-dire le volume de visites sur votre site provenant spécifiquement des moteurs de recherche. Un classique de la mesure d’audience qu’on pourrait résumer ainsi : combien d’internautes ont cliqué sur vos résultats Google pour arriver jusqu’à votre site ?

À ne pas confondre donc avec le trafic global du site (direct, referral, paid…) ou avec les simples « impressions » générées par les SERP que nous avons vues précédemment. Le nombre de sessions traque l’arrivée réelle de visiteurs sur votre domaine via une requête organique. C’est l’output tangible de votre visibilité SEO !

Techniquement, comptabiliser ses sessions organiques ne pose aucune difficulté. Dans Google Analytics (l’outil de référence), il suffit d’aller dans Acquisition > Tous les canaux > Organique et de relever le chiffre. Facile ! Vous pouvez ensuite segmenter ce volume par landing page, par source/medium ou par pays pour affiner l’analyse.

Plus important, pensez à suivre l’évolution du nombre de sessions SEO dans le temps : est-il en croissance ou en déclin par rapport à la période précédente ? Quelle est sa saisonnalité ? Son poids relatif dans le trafic global du site ? Son coût d’acquisition comparé aux autres canaux ? Autant de questions qui trahissent la bonne ou mauvaise santé de votre SEO.

Car le nombre de sessions est le point de départ obligé de tout le remnant d’analyse d’audience. C’est le dénominateur commun qui donne du relief à toutes les autres métriques « relatives » (taux de rebond, pages vues/session…). Par exemple : – 1000 sessions/mois à 90% de rebond, c’est très différent de 100 000 sessions à 90% de rebond. Le taux est le même, le diagnostic non ! – 10 000 sessions à 8 pages vues en moyenne, c’est bien plus engageant que 100 000 sessions à 2 pages vues. Le volume est plus faible mais la qualification meilleure.

Vous le voyez : le nombre de sessions est la jauge quantitative qui permet de juger la performance « qualitative » des autres KPI. C’est d’ailleurs pour cela que la plupart des benchmarks d’analytics les expriment en base 100 sessions : « taux de rebond moyen pour 100 sessions », « nombre de pages vues pour 100 sessions »… Une façon de gommer l’effet volume pour se concentrer sur les ratios, plus révélateurs.

Attention cependant à ne pas tomber dans la course aveugle au nombre de sessions SEO. Votre trafic organique peut très bien exploser si vos pages se classent soudain sur des requêtes très (trop) généralistes. Mais si les visiteurs ne trouvent pas leur bonheur et repartent aussitôt, vous n’aurez rien gagné… Si ce n’est une congestion de votre serveur ! Toujours recouper l’évolution du trafic avec des métriques d’engagement pour valider sa qualité.

Autres bons réflexes à adopter dans le suivi de ses sessions organiques :

– Les segmenter selon les moments de la journée/semaine. Y a-t-il des pics répétitifs à certaines heures ou certains jours ? Comment les expliquer ? Peut-on en tirer parti ?
– Regarder le nombre de sessions générées par les soft conversions (inscriptions, téléchargements de guides, simulations…) pour évaluer le potentiel commercial du trafic.
– Analyser le type d’appareil utilisé (desktop, mobile, tablette, vocal…) et son impact sur la profondeur de visite. Une session mobile est-elle aussi engageante qu’une session desktop ?
– Calculer le ratio « clics SEO/impressions » pour chaque landing page afin d’identifier les pages qui convertissent le mieux leur visibilité en trafic. Un bon ratio tourne autour de 5%.
– Comparer l’évolution des sessions SEO à celle des backlinks reçus chaque mois. Y a-t-il une corrélation ? Un délai entre l’acquisition d’un gros lien et son effet trafic ?

Dernier point crucial : n’oubliez pas de mettre en perspective votre volume de sessions SEO avec celui de vos principaux concurrents. C’est bien beau de battre ses propres records, mais si le marchéa doublé entre temps… L’idéal est donc de suivre aussi ses parts de trafic SEO vs le Top 5 de son secteur. Un indicateur clé pour évaluer son réel « poids » dans l’écosystème !

  1. Les pages vues

Deuxième métrique incontournable pour prendre le pouls de son audience organique : le nombre de pages vues, aussi appelé « pages vue » tout court. Définition basique : c’est tout simplement le nombre total de pages consultées par vos visiteurs sur une période donnée (en général par mois). Un marqueur d’activité et de « consommation » de votre site.

L’intérêt des pages vues ? Mesurer le volume de contenu servi à vos visiteurs SEO, au-delà de la simple visite. Un visiteur qui consulte 10 pages est évidemment plus engagé que celui qui se contente de la page d’atterrissage ! Le nombre de pages vues donne donc une idée de la « profondeur d’usage » de votre site par le trafic organique.

Concrètement dans Google Analytics, il existe deux variantes subtiles de cet indicateur : – Les « pages vues » (pageviews) : c’est le nombre total de pages consultées, peu importe que ce soit par le même visiteur ou des visiteurs différents. Si un internaute voit 3 fois la même page, on comptera 3 pages vues. – Les « pages vues uniques » (unique pageviews) : c’est le nombre de pages consultées, en dédoublonnant les vues multiples d’un même utilisateur. Ici, notre internaute ne comptera plus que pour 1 page vue unique.

Dans la plupart des cas, on suivra surtout le total des pages vues « normales » et sa déclinaison en pages/session. Mais les pages vues uniques restent utiles pour identifier les contenus les plus « dubliqués », qui suscitent des revisites régulières (dans le bon sens du terme).

Voici quelques cas d’usage intéressants du suivi des pages vues : – Mesurer la portée globale de son contenu : en multipliant son nombre de sessions par son ratio de pages/session, on obtient une estimation du volume total de pages « consommé ». Exemple : 10 000 sessions/mois à 4 pages vues en moyenne = 40 000 pages vues potentielles ! De quoi consolider (et monétiser) une belle audience.
– Suivre l’effet des optimisations SEO : un travail de maillage interne, un meilleur push de contenus similaires, des call-to-action plus incitatifs… Tous ces chantiers ont normalement pour effet de booster le nombre de pages vues. À vous de tester et d’analyser pour trouver les meilleurs leviers !
– Identifier les contenus les plus « circulants » : en classant vos pages par volume de vues uniques, vous saurez lesquelles génèrent le plus d’allers-retours. De précieuses informations pour prioriser vos updates de contenu ! – Calculer le potentiel publicitaire du site : le nombre de pages vues est une métrique très regardée par les annonceurs et leurs agences, qui achètent en CPM (coût par mille pages vues). Utile si vous espérez monétiser votre trafic SEO en affichage ! – Orienter sa stratégie éditoriale : un bon ratio pages/session indique que votre contenu « match » bien avec les attentes des visiteurs. Au contraire, un faible nombre de pages vues doit pousser à revoir sa copie : contenu pas assez engageant, ciblage de mots-clés trop large, mauvais maillage… Bref, du pain sur la planche !

Évidemment, le nombre de pages vues brut ne veut rien dire en soi. Comme toujours en analyse d’audience, c’est une métrique à contextualiser avec : – Le type de site : un site e-commerce a « naturellement » moins de pages vues qu’un site média, c’est normal. L’important est de se comparer à la moyenne de son secteur. – La saisonnalité : certains pics ou creux de pages vues sont normaux selon les périodes de l’année. Pensez à les mettre en perspective d’une année sur l’autre. – La récence du site : un jeune site aura logiquement moins de pages vues par session qu’un « vieux » domaine bien fourni. La croissance se fera dans le temps ! – La longévité des sessions : mieux vaut 3 pages vues pour 10 minutes passées sur le site que 10 pages vues pour 30 secondes au total. Pensez toujours « engageant » !

Enfin, comme pour les sessions, le nombre de pages vues est à rapprocher des objectifs de conversion. Il serait dommage d’optimiser à fond ce ratio… sans jamais convertir derrière ! Une fois encore, l’analytics n’est jamais une fin en soi mais un moyen de booster ses résultats business.

  1. Le taux de rebond

Changement de ton avec ce troisième KPI. Après deux indicateurs « positifs » (le nombre de sessions et de pages vues), place au taux de rebond, cette métrique que tout traffic manager redoute ! En effet, le taux de rebond est généralement considéré comme un signal négatif, un symptôme de non qualité du trafic. Mais qu’est-ce que c’est exactement ?

Définition officielle de Google : « Le taux de rebond est le pourcentage de sessions d’une seule page, c’est-à-dire de sessions au cours desquelles la personne a quitté votre site depuis la page d’entrée sans interagir avec la page. »

En clair, un rebond, c’est un visiteur qui arrive sur votre page depuis un moteur de recherche, ne fait rien (pas de clic, pas de scroll…) et repart directement. Votre page n’aura « servi » qu’à une seule interaction : l’affichage. Pas terrible pour mesurer l’engagement du trafic !

Exemple : vous recevez 1000 visites sur une page de blog via le SEO. Sur ces 1000 visites, 600 quittent le site sans aucune action. Votre taux de rebond sera donc de 60% (600 divisé par 1000). C’est comme si 6 visiteurs sur 10 faisaient demi-tour à peine arrivés chez vous !

Vous comprenez mieux pourquoi le taux de rebond est souvent vu comme un KPI « à la baisse », qu’on cherche à minimiser. Il trahit a priori un problème de ciblage, de pertinence ou d’expérience utilisateur entre ce que cherche l’internaute et ce que propose la page. Quelques causes possibles : – Mots-clés non pertinents, trop larges par rapport au contenu réel – Titre et meta description « putaclic », qui surestiment les attentes – Contenu de mauvaise qualité, mal écrit ou mal structuré – Page lente, difficilement lisible ou naviguable (surtout sur mobile !) – Pas assez « engageante » : manque d’images, de vidéos, de visuels attrayants – Inadéquation technique : la page ne s’affiche pas bien sur tous les devices – Mauvais ciblage : le contenu ne correspond pas à l’intention de recherche

Bref, un fort taux de rebond doit alerter sur un problème de fond et pousser à des ajustements rapides. Un audit détaillé des pages à fort taux s’impose pour identifier et traiter au cas par cas les irritants qui poussent l’utilisateur à zapper !

Pour autant, il faut se méfier d’une lecture trop hâtive de cet indicateur. Car contrairement aux idées reçues, un fort taux de rebond n’est pas toujours révélateur d’une mauvaise performance, loin s’en faut. Explications.

Déjà, le taux de rebond doit toujours être lu en contexte, en fonction de la nature et des spécificités de chaque page. Par exemple : – Sur une page de contact très spartiate, il est normal d’avoir un fort taux de rebond. Les gens y cherchent juste une info (adresse, numéro de tel…) puis s’en vont. – Sur un article de blog très long et exhaustif (un « pilier »), un bon taux de rebond peut simplement signifier… que les visiteurs ont trouvé ce qu’ils cherchaient et n’ont pas eu besoin d’aller voir ailleurs. Bingo ! – À l’inverse, une page produit avec un faible taux de rebond n’est pas forcément une bonne chose. Cela peut vouloir dire que le contenu n’est pas assez riche et pousse les gens à chercher l’info ailleurs. Oups !

Nuançons donc : le taux de rebond n’a de valeur que rapporté aux enjeux spécifiques de chaque page. Sa lecture doit toujours se faire à l’aune de l’intention de l’internaute et de la promesse faite en amont (dans le title et la meta description notamment). L’essentiel est que la page remplisse sa mission, et tant pis si cela se fait en une seule interaction !

De plus, le taux de rebond ne reflète qu’une partie de l’engagement, celle qui passe par des actions mesurables (clics, scroll, événements…). Mais un visiteur peut très bien rester 5 minutes sur une page, lire l’article en entier, puis repartir satisfait… sans que cela n’impacte le taux de rebond. Celui-ci restera bloqué à 100% alors que la visite aura été réussie.

C’est pourquoi de plus en plus d’experts SEO relativisent la sacro-sainte « guerre au taux de rebond » et lui préfèrent des métriques plus subtiles, comme le temps passé par page. Une visite de 3 minutes même sans interaction est toujours meilleure qu’un rebond au bout de 5 secondes.

Avec un peu de configuration, Google Analytics permet d’ailleurs de transformer le taux de rebond en « taux d’engagement », justement basé sur un critère de durée minimale (au choix). Une façon de le rendre plus équitable et plus conforme à la qualité réelle du trafic.

En résumé, oui le taux de rebond SEO est un indicateur important à suivre, mais : – Toujours en le contextualisant selon les pages et les intentions – En le croisant avec d’autres métriques comme le temps passé ou les events – En analysant finement les causes des rebonds avant de tirer des conclusions – En se comparant à des benchmarks sectoriels pour savoir où se situer – En le « dédramatisant » : un fort taux de rebond n’est pas une fatalité !

Un dernier conseil : plutôt que de suivre le taux de rebond en tant que tel (un ratio de clics en fait), concentrez-vous sur le nombre brut de rebonds. C’est ce volume absolu de visites « gâchées » qu’il faut surveiller et réduire. Car 1000 rebonds, qu’ils pèsent 30% ou 70% du trafic total, restent 1000 visites potentiellement perdues !

  1. Le temps passé

Terminons ce tour d’horizon des principaux KPI d’audience avec un indicateur de plus en plus scruté par les experts du SEO : le fameux « temps passé », ou plus exactement le temps passé par page. Cette métrique vise à mesurer la durée réelle d’interaction des visiteurs avec vos contenus, en calculant le temps écoulé entre l’arrivée et le départ de chaque page.

L’intérêt ? Évaluer de façon plus fine que le simple taux de rebond l’engagement et la qualité de votre trafic organique. Car du temps passé (consentement) sur une page est a priori du temps utile, qui apporte de la valeur à l’utilisateur comme à votre business. C’est en quelque sorte la version « qualitative » du nombre de pages vues !

Concrètement, Google Analytics calcule le temps passé par page de la façon suivante : – Pour chaque visite, il « chronomètre » la durée entre deux hits (affichage, événement, ecommerce…). Si un seul hit est enregistré, le temps passé sera de 0 seconde. – Il fait ensuite la moyenne de ces durées sur l’ensemble des visites de la page. – Cette moyenne est pondérée pour exclure les valeurs aberrantes (visites trop longues) selon un algorithme secret.

On obtient ainsi un temps passé moyen censé refléter de façon réaliste la consommation effective du contenu. Exemple : un article avec un temps passé moyen de 4 minutes est a priori plus engageant qu’un article avec 30 secondes de lecture moyenne. A vous d’en tirer les conclusions qui s’imposent !

Parmi les usages les plus courants de cette métrique, on trouve : – L’identification des contenus les plus « captivants », qui retiennent longtemps l’attention des visiteurs. Avec à la clé des opportunités d’optimisation ciblées. – Le suivi de l’impact des améliorations éditoriales (ajout de médias, de sous-titres, d’infographies…) sur les comportements de lecture. – La qualification des mots-clés les plus engageants, sur lesquels miser en priorité. – L’évaluation de la pertinence des liens sortants (un visiteur qui clique rapidement ailleurs n’est pas bon signe !). – L’optimisation du tunnel de conversion en repérant les « frictions » potentielles. Une page de formulaire avec un temps passé trop long cache peut-être un problème d’UX. – Le diagnostic de pages trop « légères » en contenu : s’il ne faut que 30 secondes pour tout lire, peut-être faut-il étoffer un peu ?

Côté SEO pur, le temps passé est considéré comme un facteur de ranking indirect, au même titre que le taux de clics ou le taux de rebond. Google y verrait un signal d’engagement positif, valorisant les contenus qui « retiennent » leurs visiteurs. Mais pas de façon linéaire : au-delà d’un certain seuil (10-15 min ?), le gain SEO marginal serait limité.

Bref, même sans impact direct, le temps passé reste un indicateur précieux d’engagement et de qualité du trafic SEO. Cela vaut largement la peine de le suivre de près sur ses pages stratégiques, en le mettant en perspective d’une visite à l’autre pour repérer les variations inhabituelles.

Attention cependant là-encore à ne pas fétichiser le temps passé par page. D’abord parce que sa mesure est imparfaite (Google Analytics ne peut pas tracer les onglets inactifs) et peut facilement être biaisée (un internaute qui laisse une page ouverte sans la lire). Difficile dans ces conditions d’avoir un temps passé « vrai » à 100%.

Ensuite parce que comme souvent en analytique, tout est affaire de contexte. Un temps passé très long n’est pas forcément un bon signal : – Sur une page transactionnelle (tunnel d’achat, landing page…), mieux vaut un parcours fluide et rapide qu’une lecture prolongée. Chaque minute « gaspillée » augmente le risque d’abandon ! – Sur une page très ciblée (réponse à une question précise), un faible temps passé peut simplement signifier que le visiteur a trouvé rapidement son bonheur.

À l’inverse, un temps passé très court n’est pas toujours une catastrophe : – Sur un site « de commodité » (convertisseur, calculateur, dictionnaire…), les gens viennent chercher une info utile, pas lire un roman. Pas de panique donc si la session dure 30 secondes. – Idem pour les pages de redirection ou de téléchargement, dont la mission est justement d’aiguiller le visiteur ailleurs. Un faible temps passé est même un bon signe !

Moralité : le temps passé n’a de sens qu’au regard des intentions de visite et de la mission dévolue à chaque page. Pour un blog, une FAQ ou un site média, il sera crucial de le maximiser. Pour un site e-commerce ou un service en ligne, il pourra au contraire être contre-productif de le gonfler artificiellement.

Le bon réflexe est donc d’analyser le temps passé par page en le contextualisant avec des données « métier » : – Le type de page : atterrissage, catégorie, produit, tunnel, confirmation… – Le persona ciblé : visiteur nouveau ou récurrent, persona 1 ou 2…
– La position dans le parcours : top, middle ou bottom funnel – Les objectifs de conversion : un temps passé plus long est-il corrélé à un meilleur taux ? – Les leviers d’engagement : quels blocs, CTA ou visuels retiennent le plus l’attention ?

Une façon de faire du temps passé un KPI « actionnable », sur lequel s’appuyer pour prendre de vraies décisions d’optimisation, au cas par cas. Cela demande un peu de travail mais c’est à ce prix que vous transformerez ces fameuses « minutes » de vos visiteurs en capital sympathie… Et en retombées business tangibles !

8.2.3. Les KPI de conversion

On le voit, l’analyse d’audience est un champ passionnant, presque une science en soi, avec ses métriques, ses usages, ses pièges… Mais si cruciale soit-elle, elle n’est qu’un moyen au service d’une fin : la conversion ! Car ne nous voilons pas la face : en entreprise, on ne fait pas du SEO pour le plaisir de générer du trafic ou collectionner les backlinks. On en fait pour booster ses résultats, point.

D’où l’importance de mesurer systématiquement le « retour sur investissement » SEO, via des KPI de conversion qui reflètent sa contribution réelle au chiffre d’affaires. Des KPI business, centrés sur le bas du tunnel, qui prouvent que le référencement naturel n’est pas qu’un centre de coût… Mais bien un levier de croissance à part entière !

Passons donc en revue les principaux indicateurs qui permettent d’évaluer la rentabilité de ses actions SEO. Ceux qui parlent directement aux décideurs et justifient les (lourds) investissements réalisés. Prêts à faire sonner la caisse enregistreuse ?

  1. Le taux de conversion

Comment ne pas commencer ce tour d’horizon par LE ratio roi en termes de performance SEO, celui qui obsède les traffic managers du monde entier : le fameux « taux de conversion » ? Ce KPI est en effet le marqueur le plus direct et le plus parlant de la capacité du SEO à engendrer des résultats tangibles pour le business. Petit rappel de sa définition.

Le taux de conversion d’un site web est le pourcentage de sessions (ou de visiteurs uniques) ayant réalisé un « objectif » prédéfini par rapport au nombre total de sessions (ou de visiteurs) sur une période donnée. On parle aussi de « conversion rate » ou de « CVR ».

Exemple : un site e-commerce reçoit 10 000 visites sur un mois et enregistre 500 transactions. Son taux de conversion sera de 5% (500 divisé par 10 000).

Ce taux peut se décliner au niveau global (toutes sources de trafic confondues) ou par canal d’acquisition spécifique. C’est évidemment cette dernière option qui nous intéresse ici, pour mesurer « l’efficacité » propre au canal SEO. On parlera donc de « taux de conversion органический трафик » или « taux de conversion SEO ».

L’immense avantage d’un tel indicateur, c’est qu’il permet d’évaluer la rentabilité de ses efforts SEO indépendamment des volumes. Peu importe que le trafic organique augmente ou baisse : ce qui compte, c’est le pourcentage de ce trafic qui se transforme en leads ou en clients. Un site avec peu de visites mais un fort taux de conversion fera plus de business qu’un site avec une audience importante mais peu qualifiée !

Pour autant, cet indicateur n’a de sens que rapporté à un objectif précis, qui peut varier fortement selon les sites et leur modèle économique : – Pour un site e-commerce, l’objectif sera le plus souvent l’achat en ligne (ou au moins l’ajout au panier). On suivra donc le taux de transformation des visites SEO en commandes.
– Pour un site BtoB, les objectifs seront plutôt des leads à qualifier : demande de devis, inscription à une démo, téléchargement d’un livre blanc… Ici, on traquera le taux de conversion en contacts commerciaux. – Pour un site de presse, les conversions type seront des objectifs d’engagement : inscription à la newsletter, partage social, scroll bas de page… Toute action montrant l’intérêt et l’adhésion du visiteur. – Pour un site de service, on s’intéressera aux conversions « auto-care » : création de compte, simulation en ligne, click-to-call… Bref, toute action facilitant la relation client.

Vous l’aurez compris : la définition du taux de conversion est extensible à loisir en fonction de votre activité et de vos goals prioritaires. L’essentiel est de choisir des objectifs : – En phase avec vos enjeux business – Faciles à implémenter et à suivre dans Analytics – Ni trop rares (pour avoir un volume statistique) ni trop communs (pour garder du challenge) – Actionnables par des leviers SEO

Ce dernier point est crucial. Il ne sert à rien de fixer des goals sur-ambitieux ou trop éloignés des possibilités d’action du référencement naturel. Viser un taux de transformation en vente de 10% alors même que le tunnel d’achat n’est pas optimisé pour le SEO, c’est courir à la désillusion. Mieux vaut être pragmatique et se concentrer sur ce qu’on peut réellement influencer !

Une fois vos objectifs de conversion définis, place à l’industrialisation de la mesure. Cela passe par un paramétrage fin de votre outil analytics, afin de tracer au mieux le parcours des visiteurs jusqu’à la réalisation des goals. Concrètement, vous devrez : – Créer des « objectifs » spécifiques dans Google Analytics (ou votre outil dédié) en fonction des goals définis : transaction, génération de lead, engagement… – Implémenter le tracking de ces goals sur votre site, via l’ajout de codes spécifiques sur les pages concernées (confirmation d’achat, confirmation d’envoi…). – Paramétrer des « entonnoirs de conversion » (funnel) pour visualiser le parcours des visiteurs étape par étape, des landing pages aux pages de conversion. – Segmenter ce suivi de conversion par canal d’acquisition (organique, paid…), par device (desktop, mobile…), par landing page… – Construire des rapports et tableaux de bord dédiés, à la fois analytiques et graphiques, pour suivre vos taux sur la durée.

Ce travail de tracking peut s’avérer assez technique (surtout pour les goals complexes) et nécessiter l’intervention de développeurs. Mais il est absolument indispensable pour avoir une vision claire et exhaustive de la performance SEO. Sans données de conversion fiables, difficile de prouver le ROI de ses actions !

Une fois en place, l’analyse des taux de conversion SEO permettra de répondre à des questions cruciales comme : – Quel est le potentiel de transformation réel du trafic organique ? – Quelles sont les pages, requêtes et landing pages qui convertissent le mieux ? – À l’inverse, où sont les blocages et les points de friction dans le tunnel d’achat ? – Comment évolue le taux de conversion global et par segment (pays, device…) ? – Quel est l’impact des optimisations SEO (technique, contenu, maillage…) ? – Quelle est la rentabilité comparée du SEO par rapport au paid search ou aux autres leviers ?

Autant d’insights qui vont éclairer votre stratégie SEO et la rendre plus efficiente. Car un taux de conversion en berne est souvent le symptôme d’un problème plus large, qui peut relever de multiples causes : – Ciblage de mots-clés non pertinents, en décalage avec les produits/services – Contenu de landing pages trop light, peu engageant et incitatif – Tunnel de conversion mal optimisé, avec des étapes inutiles ou des irritants – Maillage interne défaillant, qui ne guide pas vers les pages clés – Problèmes techniques (temps de chargement, bugs…) qui plombent l’expérience utilisateur – Positionnement prix décalé, en-deçà des attentes suscitées par les snippets – Mauvais affichage des offres, des USP (unique selling points)…

En analysant ses taux de conversion segment par segment (et pourquoi pas page par page), on peut ainsi remonter à la source des éventuels freins et ajuster son approche SEO en conséquence. Test & learn, test & learn, telle est la devise ! L’idée est d’atteindre par itérations le « Graal » du taux de conversion optimal, c’est-à-dire celui qui maximise le chiffre d’affaires généré par le trafic SEO compte tenu des contraintes (techniques, budgétaires…) du site.

Dernier point crucial : n’oubliez pas de benchmarker votre taux de conversion par rapport à votre secteur d’activité. Car un « bon » taux est très variable d’un marché et d’un modèle économique à l’autre. Quelques ordres de grandeur issus de sources e-commerce :
– Dans le retail, le taux de conversion e-commerce moyen est de 2,5% (source : IRP Commerce). Les pure players culminent à 4-5%, la grande distribution alimentaire plafonne à 1%.
– Dans le tourisme et le voyage, les taux oscillent entre 0,5 et 1,5%, avec une forte disparité entre vente de billets secs (avion, train…) et packaging (source : Contentsquare).
– Dans le luxe, les taux peuvent atteindre 5 à 10% compte tenu de clients très qualifiés et engagés. Le leader Farfetch est à 4% de taux de conversion global (source : SimilarWeb).
– Dans le BtoB et les services, les taux sont souvent inférieurs à 1%, le cycle de vente étant plus long et impliquant des démonstrations, devis… (source : Episerver).
Bref, derrière un même indicateur se cachent des réalités très différentes selon les cibles et les produits. D’où l’importance de se comparer aux bons concurrents pour évaluer sa marge de progression. Votre taux de conversion SEO de 2% est-il bon ou mauvais ? Tout dépendra de votre marché et de vos moyens !
2. Le nombre de conversions
Aussi précieux soit-il, le taux de conversion n’est qu’une mesure relative de la performance, qui ne présume en rien des volumes réels générés. Un taux de 10% c’est beau sur le papier, mais s’il s’applique à un maigre trafic de 100 visites/mois… Cela ne fera jamais que 10 ventes mensuelles ! Autant dire un impact négligeable sur le chiffre d’affaires global.
C’est tout le paradoxe des taux et des moyennes : ils donnent une vision « pure » de l’efficacité, mais masquent les valeurs absolues et les quantités qui comptent vraiment en business. D’où l’importance de toujours les mettre en perspective avec leur pendant « volume », en l’occurrence le nombre total de conversions générées.
Car au final, ce qui importe, ce n’est pas d’avoir le meilleur taux de transformation, mais bien d’apporter le maximum de valeur possible via ses actions SEO. Mieux vaut donc un gros volume de ventes avec un taux moyen qu’un excellent taux sur une poignée d’opérations ! L’idéal restant bien sûr de conjuguer volume et efficacité…
Pour bien illustrer ce point, reprenons notre exemple de site e-commerce. Imaginons que ce site réalise un CA mensuel de 1 million d’euros, dont 30% proviennent du trafic SEO (soit 300 000 €). Son taux de conversion SEO est de 2% pour 100 000 visites par mois.
En appliquant une simple règle de trois, on peut calculer le nombre de conversions mensuelles issues du SEO :
– Trafic SEO mensuel = 100 000 visites
– Taux de conversion SEO = 2%
– Nombre de conversions SEO = 100 000 x 2% = 2000
Autrement dit, le trafic SEO génère en moyenne 2000 transactions par mois, qui représentent 300 000 € de CA, soit 30% du CA total du site. Un chiffre déjà plus « business » que le taux de conversion seul ! En le suivant dans la durée, on pourra apprécier concrètement l’impact du SEO, ses variations, sa saisonnalité…
Bien sûr, ce nombre de conversions peut se décliner à loisir selon les KPI de votre tunnel d’achat :
– Nombre de créations de compte générées par le SEO
– Nombre de mises en panier issues de la recherche organique
– Nombre de partages/commentaires provenant des pages SEO
– Nombre de demandes de rappel, de simulations, de brochures…
L’idée est toujours d’isoler la contribution spécifique du SEO à la réalisation de ces objectifs, en segmentant le tracking par canal d’acquisition. Un moyen imparable de matérialiser et de valoriser les retombées du référencement naturel, loin des indicateurs « vanity ».
L’autre intérêt de suivre ce nombre de conversions, c’est qu’il est beaucoup plus sensible que le taux aux variations de trafic et de saisonnalité. Si votre trafic SEO augmente de 30% suite à un boost de ranking, votre volume de ventes devrait suivre la même courbe (à taux constant). Bien plus parlant qu’un ratio qui restera stable !
Attention cependant à ne pas tomber dans l’excès inverse, en ne jugeant votre performance qu’à l’aune des volumes. Une hausse du nombre de conversions SEO ne signifie pas toujours que votre taux s’améliore. Il faut toujours garder un oeil sur le ratio pour s’assurer que cette croissance est « saine » et soutenable.
Par ailleurs, le nombre de conversions n’a de sens qu’au regard :
– De vos objectifs prévisionnels : où en êtes-vous de votre « forecast » annuel ? Êtes-vous sur la bonne trajectoire ? Combien de ventes le SEO doit-il encore générer pour atteindre vos objectifs de CA ?
– De votre « addressable market » : sur 100 000 recherches/mois pour vos mots-clés cibles, quelle est votre part de conversions ? Peut-elle encore progresser ou atteignez-vous un plateau ?
– De votre potentiel technique : vos ressources et processus sont-ils dimensionnés pour « tenir » une forte croissance du nombre de conversions ? Avez-vous assez de stock, de capacité de production, de force commerciale … ?
Vous l’aurez compris : si crucial soit-il, le volume de conversions n’est qu’un curseur parmi d’autres, à manier avec précaution et discernement. Le plus important est de construire un mix KPI équilibré, qui reflète votre business model et vos enjeux spécifiques. Le taux pour l’efficience, le volume pour la croissance : à vous d’atteindre le bon équilibre !
3. Le chiffre d’affaires
Nous y voilà : la mesure reine, celle qui justifie tout le reste, le fameux « Return on SEO Investment » (ROSI). En effet, tout l’enjeu du SEO est in fine de générer du chiffre d’affaires incrémental pour l’entreprise, de la façon la plus rentable possible.
Suivi des positions, optimisation on-site, link building ou content marketing… Tous ces leviers ne sont que des moyens au service de cette fin : vendre plus (e-commerce et services) ou vendre mieux (BtoB et lead gen) grâce à la visibilité organique. Toute la « value proposition » du SEO est là !
D’où l’importance stratégique de suivre cet indicateur comme le lait sur le feu, en le mettant systématiquement en regard des efforts et des coûts SEO consentis. En clair, il s’agit de mesurer le chiffre d’affaires additionnel directement attribuable au référencement naturel, déduction faite de ses coûts de production. La différence entre les deux, c’est la marge SEO.
Petit rappel de la formule généralement retenue pour calculer ce CA SEO :
•CA SEO = (Trafic SEO x Taux de conversion SEO) x Panier moyen
Exemple : imaginons un site e-commerce qui réalise les performances suivantes:
•500 000 visites SEO par mois
•Un taux de conversion SEO de 2%
•Un panier moyen de 100€
En appliquant notre formule, on obtient :
•CA SEO = (500 000 x 2%) x 100 = 1 000 000€ par mois
Autrement dit, le trafic naturel génère sur ce site un chiffre d’affaires de 1 million d’euros chaque mois. Voilà qui devrait parler à votre direction générale !
Bien sûr, selon votre activité et vos KPI, le mode de calcul pourra varier, par exemple :
•Pour un site media, on calculera plutôt les revenus publicitaires issus des pages SEO (inventaire x CPM publicitaire)
•Pour un site de lead gen, on s’intéressera au CA généré par les contacts qualifiés issus du SEO (nombre de leads x taux de conversion en vente x panier moyen)
•Pour un site de services, on estimera le volume d’affaires généré par les demandes de devis ou prises de RDV provenant des pages organiques
Dans tous les cas, l’objectif est toujours de chiffrer le plus finement possible la contribution concrète et mesurable du SEO au « top line » de l’entreprise. Une façon de matérialiser son apport au business et de justifier les ressources mobilisées. Le langage universel du chiffre et du ROI !
Mais au-delà de ce chiffre « brut », la vraie valeur ajoutée d’un suivi régulier du CA SEO réside dans son analyse et sa mise en perspective. En effet, ce CA ne donne sa pleine mesure que rapporté à d’autres indicateurs clés, notamment :
•Le CA global de l’entreprise ou du site : quelle est la part du SEO dans le chiffre d’affaires total ? Comment évolue-t-elle ?
•Le CA des autres canaux digitaux : quelle est la rentabilité comparée du SEO vs le paid search, l’email, le social…en termes de volumes et de ROI ?
•Les coûts et investissements SEO : quel est le « retour sur dépense » du SEO (chiffre d’affaires généré / argent investi) ? Où se situent les meilleurs « leviers » ?
•Les objectifs et previsions : le CA SEO est-il en phase avec les ambitions et les attendus ? Permet-il d’atteindre les goals fixés ?
•La saisonnalité et les pics d’activité : comment se comporte le CA SEO lors des temps forts (soldes, Noël…) ? Profite-t-il à plein des effets d’aubaine ?
Autant d’analyses comparatives et longitudinales qui vont aider à prendre la « température » de votre stratégie SEO, à en comprendre les ressorts et les axes de progrès. Car une croissance du CA ne s’interprète pas de la même façon si elle est corrélée à une hausse du trafic, du taux de conversion ou du panier moyen. La segmentation est clé !
Par exemple, une progression de 20% du CA SEO d’un mois sur l’autre peut masquer des réalités très différentes :
•Scénario 1 : le trafic SEO a augmenté de 20%, le taux de conversion et le panier moyen sont stables. Votre SEO est donc sur une dynamique d’audience vertueuse, qu’il faut creuser.
•Scénario 2 : le trafic est stable, le taux de conversion progresse de 10% et le panier moyen de 10%. L’enjeu sera de capitaliser sur ces gains d’efficacité en maintenant trafic.
•Scénario 3 : le trafic baisse de 10%, le taux de conversion augmente de 30% et le panier reste stable. Il y a un sujet d’audience à adresser d’urgence, même si les parcours SEO sont très profitables
Bref, un même résultat financier peut cacher des dynamiques opposées, impliquant des actions très différentes ! D’où l’importance d’analyser le CA SEO de façon granulaire, en le décomposant en « drivers » sur lesquels travailler. Pour ne plus jamais se laisser berner par cet indicateur en trompe-l’œil…
Le chiffre d’affaires est donc bien la boussole ultime du SEO, celle à l’aune de laquelle vous jaugerez le succès (ou non) de votre stratégie. Mais sans jamais perdre de vue qu’il n’est que la partie émergée d’un iceberg bien plus complexe, combinant des effets volume, conversion, mix, saisonnalité… C’est toute la subtilité de ce KPI roi !
4. Le ROI SEO
On l’a vu en filigrane, le suivi du CA SEO n’a de sens que rapporté aux ressources engagées pour le générer, qu’elles soient humaines, techniques ou financières. C’est une question de performance pure : quelle est la profitabilité incrémentale du référencement naturel pour l’entreprise ? Quel est son retour sur investissement concret ?
C’est tout l’enjeu de ce fameux « ROI SEO », qui cristallise en un pourcentage unique le rapport entre les moyens mis en œuvre et les résultats obtenus. Un taux dont raffolent les directions marketing et financières, car il permet de challenger l’efficience comparée des différents leviers d’acquisition. Et donc d’arbitrer en faveur des canaux les plus rentables !
Pour rappel, le ROI (Return on Investment) se calcule de la façon suivante :
•ROI = (Gains – Coûts) / Coûts
Exemple : un site e-commerce investit 20 000€ en prestations SEO sur une année et obtient 100 000€ de CA additionnel sur la même période grâce au trafic organique. Son ROI SEO sera de :
•ROI SEO = (100 000 – 20 000) / 20 000 = 400%
Autrement dit, chaque euro investi dans le SEO a rapporté 4€ à l’entreprise, un rendement tout à fait confortable ! Calculé ainsi de façon globale et annualisée, le ROI donne une bonne idée de la rentabilité du SEO vs les autres leviers marketing.
Mais pour plus de finesse, il est aussi intéressant de décliner ce ROI à des mailles plus granulaires, par exemple :
•Par action ou projet SEO : quel est le ROI spécifique de cette refonte technique ? De cette campagne de link building ? De ce nouveau template de page ?
•Par portefeuille de requêtes : quel est le rendement comparé des mots-clés de marque vs. génériques ? Des requêtes informationnelles vs transactionnelles ?
•Par dispositif ou canal : quid de la rentabilité du SEO mobile vs desktop ? Du SEO local vs. national ? Des rich snippets vs des liens bleus classiques ?
L’idée est de construire une véritable « matrice » du ROI SEO, croisant les coûts et les gains selon une maille pertinente au regard du métier et des enjeux de l’entreprise. Une façon de dépasser le ROI « moyen » pour identifier ses poches de rentabilité et ses zones de faiblesse. Et donc, piloter son budget et son plan d’action en conséquence !
Attention cependant : aussi stratégique soit-il, le ROI SEO reste une mesure délicate à produire, qui né

cessite une grande rigueur méthodologique. En effet, son calcul soulève plusieurs difficultés pratiques qu’il faut avoir en tête :

  • L’estimation des coûts SEO : au-delà des factures de prestataires ou d’outils, comment chiffrer le temps passé en interne sur le SEO (rédaction, coordination, reporting…) ? Quelle quote-part du budget « mass media » attribuer au SEO en cas d’effets indirects (requêtes de marque…) ? Sauf à tout passer en agence, le suivi exhaustif des coûts a un coût…
  • La part des gains attribuable au SEO : une vente en SEO n’est pas toujours à 100% imputable au référencement naturel. Le visiteur a pu être exposé à une publicité TV, influencé par une recommandation sur les réseaux sociaux… Comment isoler ces effets d’interaction et la part « incrémentale » du SEO ? C’est tout l’enjeu des modèles d’attribution multi-touch.
  • Les effets induits du SEO : outre ses retombées directes en CA, le SEO produit aussi de nombreuses externalités positives pour le business : accroissement de la notoriété, gain d’image d’expert, avantage concurrentiel… Des bénéfices plus diffus mais bien réels : comment les valoriser dans le ROI ?
  • Le décalage temporel du ROI : contrairement aux leviers « instantanés » comme le paid search, les effets du SEO se mesurent dans le temps long : un lien obtenu aujourd’hui portera ses fruits pendant des mois. Comment lisser cette « rentabilité différée », mais sans pour autant noyer le ROI dans un horizon trop lointain ?

Bref, le ROI SEO n’est pas un indicateur qu’on sort d’un claquement de doigts Excel en fin de mois. C’est une construction patiente, qui demande de la méthode, de la traçabilité et un cadre d’analyse partagé entre tous les intervenants (marketing, finance, agences…). Mieux vaut un ROI imparfait mais acté par tous qu’un ROI techniquement juste mais contesté en interne !

Cela implique notamment de définir en amont des « conventions » de calcul adaptées à votre entreprise et respectées dans la durée :

  • Périmètre des coûts pris en compte (main d’œuvre interne, prestations, outils…)
  • Clés de répartition analytique des coûts « mixtes » (images, contenus…)
  • Modèle d’attribution retenu pour la part SEO (last click, linear, time decay…)
  • Valorisation des gains « indirects » (notoriété, engagement, leads assistés…)
  • Horizon de calcul du ROI (1 mois, 1 trimestre, 1 an) et historisation

Une fois cette base de référence posée, vous pourrez produire et suivre votre ROI SEO de façon robuste et pérenne. Une mesure certes perfectible (comme toute mesure !) mais surtout actionnable pour faire les bons choix d’allocation de ressources. Car c’est bien là l’essentiel : disposer d’un outil d’aide à la décision objectivé pour arbitrer en connaissance de cause.

Vous voici donc armés pour affronter la question existentielle de tout marketeur digital : mon trafic SEO est-il profitable ? Mais n’oubliez jamais que le ROI n’est pas une réponse en soi, juste le début d’une conversation plus large sur la contribution du SEO à la performance de l’entreprise. Une conversation à mener avec pédagogie et dans la durée !

8.2.4. Les KPI techniques

On termine ce tour d’horizon des principaux KPI SEO par une dernière catégorie qui fait souvent office de « parent pauvre » dans les reportings : les fameux KPI techniques, aussi appelés « KPI de santé SEO ». Ces indicateurs ont pour but d’évaluer la qualité globale d’un site du point de vue des moteurs de recherche, selon des critères essentiellement technos : crawlabilité, indexabilité, vitesse, sécurité, données structurées…

Des éléments parfois un peu abscons pour les non-initiés, qui n’en sont pas moins CRUCIAUX pour la performance SEO. Car nous l’avons vu : tous vos efforts en contenu, en maillage ou en netlinking seront vains si votre site n’est pas capable de les « encaisser » techniquement. Un contenu non crawlé ne sera jamais indexé, une page lente ne convertira jamais, un lien vers une URL en 404 ne passera jamais de juice…

C’est pourquoi il est essentiel de monitorer en continu ces indicateurs techniques, en complément de vos KPI « business ». L’idée ? S’assurer que votre plateforme et votre infrastructure sont toujours au top côté webperf, pour ne pas laisser des « points de faiblesse » plomber sournoisement vos résultats. Les bases de votre « château » SEO !

Passons donc en revue les principaux KPI techniques à intégrer dans votre suivi, en fonction de leur criticité et de leur impact potentiel en SEO. Un chef d’orchestre averti en vaut deux !

  1. Le nombre de pages indexées

Premier réflexe à adopter pour monitorer la « santé technique » de son site : vérifier régulièrement le nombre de ses pages indexées sur Google. C’est un peu le check-up de base, qui permet de s’assurer que le moteur voit bien tout le contenu mis en ligne, sans obstacles surprises. Rien de plus rageant que de trimer sur ses optimisations… Et de réaliser après coup que Google ne les a jamais prises en compte !

Concrètement, il s’agit de suivre deux valeurs complémentaires dans sa Google Search Console :

  • Le nombre de pages crawlées (« Explorées ») : c’est le volume brut de pages scannées par Googlebot sur une période donnée (généralement 90 jours). Une façon de jauger la « surface de crawl » de son site.
  • Le nombre de pages indexées : c’est le nombre de pages effectivement enregistrées dans l’index de Google après crawl, et donc susceptibles d’apparaître dans les SERP. On y accède via l’opérateur « site:mondomaine.com » dans la barre de recherche.

En principe, la deuxième valeur devrait avoisiner au plus près la première. En clair : toute page crawlée a vocation à être indexée, sauf restriction volontaire (noindex, canonical…). Un fort décalage entre les deux chiffres est souvent signe d’un souci technique/sémantique qui empêche Google de digérer certaines pages. Parmi les causes typiques :

  • Problème de robots.txt interdisant le crawl de certaines sections
  • Erreurs serveur (5XX) bloquant le crawl des pages impactées
  • Contenu trop léger ou trop similaire à l’existant, jugé « non indexable »
  • Balises meta robots en « noindex » non désirées sur certains templates
  • Pages orphelines, non accessibles par le crawl depuis les liens internes
  • URLs trop longues ou trop complexes, non « user-friendly »
  • Absence de sitemap XML ou sitemap non maintenu à jour

Bref, tout un tas de (bonnes) raisons qui peuvent expliquer cette non-indexation. D’où l’importance de surveiller régulièrement ces deux valeurs, en fixant des seuils d’alerte pour détecter rapidement toute anomalie. Par exemple : si le ratio « indexé/crawlé » passe sous les 90%, il est temps d’aller jeter un œil côté cuisine !

Pour y voir encore plus clair, pensez aussi à segmenter ces chiffres par type de page (catégories, produits, articles…). Il n’est pas rare d’avoir une excellente indexation sur le contenu éditorial, mais des trous dans la raquette sur les pages produits à faible contenu. Un audit ciblé s’impose alors pour mettre le doigt sur les template défaillants.

Enfin, dernier conseil : croisez systématiquement votre nombre de pages indexées avec votre crawl budget, c’est-à-dire la quantité moyenne de pages que Googlebot scan chaque jour sur votre site. Vous le trouverez là encore dans la Search Console, rubrique « Statistiques d’exploration > Hôte ».

L’idée ? Vérifier que ce crawl budget est suffisant pour couvrir la totalité de vos pages « utiles », sans pour autant gaspiller de la bande passante sur des URLs de moindre importance. Si vous avez 10 000 pages produits mais un crawl budget de 100 pages/jour… Méfiance ! Votre référencement ne décollera jamais. Il faudra alors travailler sur :

  • L’optimisation du temps de chargement serveur
  • La suppression des pages « low quality »
  • Le maillage HTML pour aider le crawl
  • Les directives du fichier robots.txt
  • Et en cas de site énorme : l’implémentation du protocole Sitemaps

Vous l’aurez compris : traquer son nombre de pages indexées, c’est le B.A-BA pour donner de la visibilité à son contenu. Mais c’est un B.A-BA qui peut vite tourner au casse-tête sur les gros sites, avec des centaines de milliers de pages à auditer. D’où l’intérêt d’automatiser ce suivi et d’y consacrer des ressources tech dédiées. Votre ROI SEO vous dira merci !

  1. Le nombre de pages en erreur (404, 500, 301…)

Autre incontournable du suivi technique : le fameux nombre de pages en erreur, et notamment en erreur 404. Un indicateur précieux pour repérer tous ces « trous » dans le maillage interne qui font tant de mal au SEO. Et pourtant si facile à récupérer !

Pour mémoire, une erreur 404 (ou « Page not found ») se produit quand une page demandée par l’internaute n’existe pas/plus à l’adresse indiquée. Concrètement, c’est la fameuse page blanche qui s’affiche avec un laconique « 404 », laissant le visiteur dans une impasse. Pas top pour l’expérience utilisateur !

Mais au-delà de la frustration engendrée, ces pages 404 sont aussi très dommageables en SEO pour plusieurs raisons :

  • Elles constituent autant de « culs-de-sac » dans le parcours de crawl des robots, les empêchant de découvrir tout un pan du site. Du contenu et des backlinks potentiellement précieux !
  • Elles diluent le « link juice » en envoyant de la valeur vers des pages inexistantes, plutôt que vers des pages utiles. Un vrai gâchis d’autorité !
  • Elles dégradent le taux de rebond et le temps passé, envoyant des signaux négatifs à Google sur la qualité du site. Pourquoi s’attarder sur un site truffé d’impasses ?
  • Elles parasitent les résultats de recherche en y faisant apparaître des pages vides, déconnectées de l’intention de l’internaute. Bonjour la frustration !

Bref, traquer et corriger ses 404 devrait être un réflexe SEO de base pour tout webmaster soucieux de la qualité de son site. D’autant que c’est un jeu d’enfant : il suffit de se rendre dans sa Search Console, rubrique « Index > Couverture » pour accéder à la liste complète de ses erreurs. Un précieux sésame !

Une fois ce listing en main, reste à qualifier et prioriser le traitement de ces 404 en fonction de leur impact :

  • Pages 404 avec backlinks : la priorité absolue ! Ces liens pointent actuellement vers le vide, alors qu’ils pourraient utilement booster le ranking d’une autre page. Vite, une redirection 301 !
  • Erreurs 404 sur des pages à fort potentiel : landing pages produits, articles de blog, pages de conversion… Toutes ces 404 « stratégiques » doivent être corrigées en priorité pour restaurer l’expérience utilisateur. Idem pour les 404 remontées dans le rapport « Erreurs de crawl ».
  • Liens 404 internes : faciles à corriger, ces liens brisés doivent être supprimés ou remplacés rapidement, pour fluidifier le parcours de navigation… Et le passage du link juice !
  • Erreurs 404 en série : si vous constatez des grappes de 404 sur certains modèles d’URL (type « /produit.php?id= »), c’est probablement lié à un problème de génération côté template. Auquel cas, il faudra remonter à la source côté CMS.
  • Pages 404 « historiques » : dans certains cas (URLs très anciennes, migrations…), la résolution de la 404 peut s’avérer complexe. On se rabattra alors sur une page 404 personnalisée incluant des liens internes pour ne pas laisser l’internaute sur sa faim !

L’essentiel est finalement de garder le contrôle sur ses erreurs 404, en en faisant un suivi hebdomadaire ou a minima mensuel. Un site propre et à jour sera toujours mieux perçu par Google qu’un site parsemé de liens morts ! Quitte à automatiser ce suivi via un email d’alerte ou un rapport dédié.

À noter que le nombre d’erreurs 404 en valeur absolue n’est pas toujours un bon indicateur. Il faut le rapporter à la taille du site : 10 000 404 sur un site de 5 millions de pages est moins grave que 100 404 sur un site de 1000 pages ! D’où l’intérêt de suivre aussi le ratio « pages valides/pages erreurs » dans la Search Console pour jauger le niveau de criticité. Un taux de pages valides > 99% est un bon étalon.

Au-delà des 404, n’oubliez pas de jeter un œil aux autres codes HTTP générateurs d’erreurs, notamment :

  • Le code 500 (erreur serveur) : souvent lié à un problème de temps expiré ou de ressources insuffisantes côté hosting. À investiguer d’urgence !
  • Le code 503 (service indisponible) : peut survenir pendant une maintenance, une mise à jour CMS, un pic de trafic… Vérifiez qu’il n’est que temporaire.
  • Les 404 « soft » : pages techniquement valides (200) mais qui retournent un contenu « Aucun résultat ». Un vrai 404 déguisé à identifier et nettoyer !

Oui, traquer ses erreurs n’est pas le sujet le plus sexy en SEO. Mais en permettant à Googlebot d’explorer sereinement votre site de lien en lien, vous lui donnez toutes les chances d’en valoriser les contenus. De quoi booster vos rankings sans rien changer à vos pages ! Alors, prêt à sortir l’aspirateur à 404 ?

 

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